Recevant mardi à la Maison Blanche les présidents des trois pays baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie), le président américain Donald Trump a reproché à l’Allemagne de ne dépenser que 1 % de son PIB pour sa défense mais d’investir des milliards dans le projet de gazoduc Nord Stream 2. Ainsi, alors que l’Allemagne ne se dégage pas de l’engagement pris par les membres européens de l’OTAN de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense, elle « pompe des milliards vers la Russie », a déclaré Donald Trump qui en a profité pour rappeler à tous les alliés européens des États-Unis qu’ils devaient investir davantage dans leur défense. Sur ce sujet, Trump a vanté les efforts déjà accomplis par les trois pays baltes.
La Maison Blanche a également annoncé que les manœuvres Saber Strike et Baltops qui se dérouleront cette année dans les pays baltes compteront avec la participation de 5.000 soldats américains ; ce seront les plus grosses manœuvres de l’OTAN jamais conduites sur le territoire de ces trois pays.
Dans le projet Nord Stream, l’Allemagne face à l’opposition des Pays baltes et de la Pologne soutenus par les États-Unis
Lors des discussions du président américain avec les présidents Kersti Kaljulaid (Estonie), Raimonds Vējonis (Lettonie) et Dalia Grybauskaitė (Lituanie), il a également été question d’intensifier les patrouilles des avions de l’OTAN dans le ciel des pays baltes et encore de sécurité énergétique. Comme la Pologne voisine à Świnoujście, la Lituanie a reçu l’année dernière sa première livraison de gaz naturel liquéfié américain dans son terminal gazier de Klaipėda.
La Pologne et les pays baltes mènent le combat contre le doublement de la capacité du gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique. Pour ces pays, il s’agit d’un projet à finalité politique qui permettra à la Russie de couper les livraisons aux pays de son choix en Europe centrale et orientale sans compromettre ses relations avec ses clients d’Europe occidentale. Ils voient donc dans ce contournement gazier une arme de chantage et de pression politique. L’Allemagne au contraire, dirigée par Angela Merkel qui fut membre des Jeunesses communistes, avance l’argument de ses intérêts économiques même si le gazoduc Nord Stream actuel n’est toujours pas utilisé au maximum de sa capacité.
Le président américain Donald Trump dispose d’un instrument pour bloquer le projet Nord Stream 2
Le président Donald Trump pourrait, en vertu d’une loi adoptée par le Congrès, appliquer des sanctions aux entreprises européennes impliquées dans le projet Nord Stream 2, c’est-à-dire les Allemands Uniper et Wintershall, l’Autrichien OMV, le Français Engie et l’Anglo-néerlandais Shell. Le 20 mars, le département d’Etat américain confirmait que le recours à de telles sanctions étaient envisagé pour bloquer ce projet de gazoduc et préserver la sécurité énergétique des alliés centre-européens des Etats-Unis.