Une nouvelle affaire de prise de force d’un enfant en Norvège pour le séparer de ses parents provoque la colère du milieu de la scolarisation à domicile. Cette fois, il s’agit d’un couple canado-norvégien installé dans la petite ville d’As : Terese et Leif Kristiansen, qui ont pris la décision d’instruire leur fils Kai, 12 ans, à la maison parce qu’il était victime de harcèlement à l’école. Sans crier gare, mandatés par le « Barnevernet » – l’agence d’Etat chargé de la « protection des enfants » – des travailleurs sont venus flanqués de policiers pour embarquer le jeune garçon. Celui-ci a été coursé dans la neige, essayant désespérément de s’échapper aux hommes des forces de l’ordre, jusqu’à ce que ceux-ci parviennent à le plaquer au sol et à l’emmener vers une destination inconnue, sous les yeux paniqués de sa mère. Chassé par la police comme un criminel.
Terese Kristiansen a filmé et commenté toute la scène tout en criant au secours pour essayer d’empêcher la police de se saisir de son fils. La vidéo a été placée sur Internet.
Depuis lors, l’enfant est sous le pouvoir de l’Etat, au secret. Kai a pu parler à sa mère une seule fois depuis ce véritable kidnapping. Mais les Kristiansen ne savent toujours pas ce qui leur est reproché ; aucune accusation de comportement violent ou abusif ne leur a été signifiée. Vraisemblablement, en l’état actuel des informations les travailleurs sociaux ont fait saisir le garçon parce que, selon le Barnevernet, Kai risquait d’être « mal socialisé » s’il était scolarisé à la maison. Et tant pis si l’enfant lui-même a manifesté aussi désespérément son désir de rester auprès de ses parents, à tel point qu’il a fallu l’embarquer de force.
L’école à la maison ne « socialise » pas assez Kai Kristiansen, 12 ans, selon le Barnevernet
Le plus surréaliste, c’est que l’école à la maison n’est pas illégale en Norvège, et que les Kristiansen avaient joué franc jeu, prévenant l’école de leur fils de leur intention de le déscolariser en raison des difficultés qu’il y rencontrait de la part de ses condisciples. Ils avaient même pris la précaution d’avertir le Barnevernet de leur choix, un choix qui leur appartient en propre au nom des droits des parents d’éduquer et d’instruire leurs enfants, un droit qui ne devrait être contesté que dans les cas de maltraitance grave et avérée.
Mais en Norvège, l’Etat s’arroge le droit de dire ce qui est dans l’intérêt de l’enfant : dans le cas de Kai, il était question de « mauvaise socialisation », mais d’autres familles ont eu à faire face à une tyrannie similaire. On pense à une famille roumaine-américaine qui en 2015, avait vu les cinq enfants aînés embarqués par surprise à l’arrêt du bus scolaire par le Barnevernet pour cause de fessées occasionnelles, les travailleurs sociaux revenant à la charge un peu plus tard pour embarquer le petit dernier. Il a fallu une mobilisation internationale pour que cette famille soit enfin réunie au bout de neuf mois, sans que le moindre reproche grave n’ait été formulé à l’encontre des parents. Ceux-ci n’avaient pu avoir que des contacts très brefs avec leurs enfants au cours de ces douloureux mois de séparation.
Séparé de force de ses parents, embarqué par la police : la Norvège s’en prend à un enfant de 12 ans
Ce qui arrive en Norvège aujourd’hui n’est pas quelque chose de marginal. Les pays scandinaves ont la réputation d’avoir des systèmes sociaux modèles et ils sont montrés en exemple dans le monde entier où la méfiance à l’égard de l’école à la maison devient de plus en plus évidente. Où les droits des parents sont de plus en plus menacés, comme c’est le cas en France avec les nouvelles règles draconiennes qui promettent, si elles sont adoptées, de rendre pratiquement impossible l’ouverture de nouvelles écoles indépendantes. Tout cela participe d’une même logique, celle de l’Etat-nounou dans sa forme la plus aboutie.