15 septembre : Notre-Dame des Sept Douleurs

Notre-Dame des Sept Douleurs
 

La dévotion aux souffrances de la Vierge existe depuis au moins le XIe siècle. La fête du 15 septembre fut célébrée dès le XIIIe siècle au sein de l’ordre des Servites de Marie, fondé en 1233 à Florence. La fête de Notre-Dame des Sept Douleurs fut étendue à l’Eglise universelle par le pape Pie VII en 1817. On lit chez saint Bernard, qui avait une dévotion toute particulière pour la Vierge Marie : « La mort du Fils est le fruit d’une charité telle que personne n’en a de plus grande ; la compassion de la Mère vient d’une charité telle qu’après elle on n’en a pas vu de semblable. »

Les Sept Douleurs de la Vierge sont les suivantes :
      – la prophétie de Siméon au Temple ;
      – la fuite en Egypte ;
      – la perte de Jésus au Temple ;
      – la rencontre de Jésus portant sa Croix vers le Calvaire ;
      – l’agonie et la mort de Jésus sur la Croix ;
      – la descente de la Croix ;
      – la mise au tombeau de Jésus.

La séquence Stabat Mater, rédigée au XIIIe siècle, rappelle les souffrances de Marie lors de la crucifixion de son divin Fils :

Stabat Mater dolorósa
Iuxta Crucem lacrimósa,
Dum pendébat Fílius.
Debout, la Mère des douleurs,
Près de la croix était en larmes,
Quand son Fils pendait au bois.
Cuius ánimam geméntem,
Contristátam et doléntem
Pertransívit gládius.
Alors, son âme gémissante,
Toute triste et toute dolente,
Un glaive le transperça.
O quam tristis et afflícta
Fuit illa benedícta
Mater Unigéniti !
Qu’elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La Mère du Fils de Dieu !
Quæ mærébat et dolébat,
Pia Mater, dum vidébat
Nati poenas íncliti.
Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre Mère pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.
Quis est homo, qui non fleret,
Matrem Christi si vidéret
In tanto supplício ?
Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la Mère du Seigneur
Endurer si grand supplice ?
Quis non posset contristári,
Christi Matrem contemplári
Doléntem cum Fílio ?
Qui pourrait dans l’indifférence
Contempler en cette souffrance
La Mère auprès de son Fils ?
Pro peccátis suæ gentis
Vidit Iesum in torméntis
Et flagéllis súbditum.
Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.
Vidit suum dulcem
Natum Moriéndo desolátum,
Dum emísit spíritum.
Elle vit l’Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l’esprit.
Eia, Mater, fons amóris,
Me sentíre vim dolóris
Fac, ut tecum lúgeam.
O Mère, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.
Fac, ut árdeat cor meum
In amándo Christum Deum,
Ut sibi compláceam.
Fais que mon âme soit de feu
Dans l’amour du Seigneur mon Dieu :
Que je lui plaise avec toi.
Sancta Mater, istud agas,
Crucifixi fige plagas
Cordi meo válida.
Mère sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur très fortement.
Tui Nati vulneráti,
Tam dignáti pro me pati,
Poenas mecum dívide.
Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.
Fac me tecum pie flere,
Crucifíxo condolére,
Donec ego víxero.
Donne-moi de pleurer en toute vérité,
Comme toi près du crucifié,
Tant que je vivrai !
Iuxta Crucem tecum stare
Et me tibi sociáre
In planctu desídero.
Je désire auprès de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.
Virgo vírginum præclára.
Mihi iam non sis amára :
Fac me tecum plángere.
Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.
Fac, ut portem Christi mortem,
Passiónis fac consórtem
Et plagas recólere.
Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.
Fac me plagis vulnerári,
Fac me Cruce inebriári
Et cruóre Fílii.
Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l’ivresse
Du sang versé par ton Fils.
Flammis ne urar succénsus,
Per te, Virgo, sim defénsus
In die iudícii.
Je crains les flammes éternelles ;
O Vierge, assure ma tutelle
A l’heure de la justice.
Christe, cum sit hinc exíre.
Da per Matrem me veníre
Ad palmam victóriæ.
O Christ, à l’heure de partir,
Puisse ta Mère me conduire
A la palme des vainqueurs.
Quando corpus moriétur,
Fac, ut ánimæ donétur
Paradísi glória. Amen. Allelúia.
A l’heure où mon corps va mourir,
A mon âme, fais obtenir
La gloire du paradis. Amen. Alléluia.