Obama flingue le Brexit parce que l’Union européenne est une création américaine

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L’intervention de Barack Obama dans le débat sur le Brexit a surpris les Britanniques mais va pourtant de soi : l’Union européenne est une création des États-Unis. Depuis la seconde guerre mondiale la politique étrangère américaine l’a voulue, sous l’influence de la maçonnerie mondialiste.
 
Les Anglais traditionalistes ont été choqués par l’irruption d’un président de la puissance amie américaine dans un débat purement national, et certains partisans du Brexit déçus : ils espéraient un soutien du grand large pour sortir de l’Union européenne, cela correspondait dans leur esprit à la solidarité anglo-saxonne et aux intérêts bien compris des gouvernements nationaux de part et d’autre de l’Atlantique. Mais c’était méconnaître l’action têtue de tous les présidents américains de l’après-guerre. Qu’ont en commun Truman, Eisenhower, Nixon, Ford, Johnson, Carter, Kennedy ? Pas grand-chose, sinon leur soutien persévérant à la création de l’Union européenne. Les archives déclassifiées de la CIA et du Département d’Etat de Washington le montrent sans ambiguïté. Barack Obama se situe aujourd’hui dans leur sillage avec son projet de traité transatlantique. Nous avons vu récemment qu’en cas d’explosion de l’Union européenne sous la pression des peuples, le mondialisme maçon a un plan B : mais tant que les choses ne sont pas jouées, c’est le plan A qui est en cours.
 

Obama anti-Brexit fidèle à 70 ans de politique américaine

 
Que l’Union européenne soit une création américaine, on n’a que l’embarras du choix pour en présenter des preuves. La déclaration Schumann, par exemple, du nom du ministre français des affaires étrangères à qui elle est attribuée, qui fut la première pierre du processus menant au Marché commun puis à l’Union européenne, a été suggérée par le secrétaire d’Etat des États-Unis Dean Acheson. Le directeur de cabinet de Robert Schumann l’a lui-même reconnu. Le président Truman et ses hommes ont fait pression à tous les niveaux sur les gouvernements français pour qu’ils se réconcilient avec l’Allemagne sous cette forme, allant même jusqu’à menacer les Français de couper dans le plan Marshall lors d’une réunion très mouvementée en 1950.
 
On peut rappeler aussi que Jean Monnet, l’un des pères de l’Union européenne les plus attachés à la création d’un super Etat, servit d’espion au président Roosevelt pendant la guerre, passa la plupart de sa vie après-guerre aux États-Unis, qu’il a travaillé main dans la main avec les gouvernements américains successifs, que De Gaulle le tenait pour un agent américain, ce qu’il était au sens large, et un stipendié, ce qu’il était au sens strict. La bibliographie de mille pages que lui a consacrée Eric Roussel reste l’un des meilleurs ouvrages sur l’intrigue qui a mené à la fondation de l’Union européenne.
 

Comment les services secrets ont financé l’Union européenne

 
Les pères de l’Europe les plus connus ne sont pas les seuls à avoir cherché leur inspiration, leurs instructions et leurs fonds aux États-Unis. 53 % des fonds reçus par le Mouvement européen en 1958 ont été versés par l’American Committee for a United Europe (ACUE) dont le président était William J. Donovan, qui dirigea l’OSS (l’ancêtre de la CIA, comme chacun le sait depuis Jean Dujardin) pendant la seconde guerre mondiale. Au bureau de l’association figuraient aussi Walter Bedell Smith et Allan Dulles, deux directeurs de la CIA dans les années cinquante. Donovan en outre, on le sait par un memorandum daté du 26 juillet 1950, a organisé une campagne pour imposer le concept de parlement européen.
 
Un autre memorandum, daté de juin 1965, adressé au vice-président de la Commission européenne nouvellement créée, lui suggère d’agir avec discrétion et sans débat pour imposer l’union monétaire ! D’autres documents établissent une pression américaine patiente et constante pour que la Grande Bretagne entre dans l’Union européenne.
 
La propagande en faveur d’une Union européenne et le financement des mouvements qui y contribuaient dépassent le cadre des services spéciaux ou de leurs couvertures, ils ont été le fait du Département d’Etat lui-même, à la fois discrètement et ouvertement. Le général Marshall avait fixé comme condition à son plan un mouvement des Européens vers leur unification. C’est en réponse à son « souhait » que la commission pour l’union économique de l’Europe, présidée par le ministre britannique des Affaires Étrangères Bevin a rendu un rapport favorable, signé par les pays d’Europe occidentale et scandinave, à la satisfaction de Washington. Le Congrès américain pouvait inscrire dans le Mutual security act, en 1951, la volonté américaine « d’encourager l’unification économique et la fédération politique de l’Europe ».
 

L’union européenne moyen de l’hégémonie américaine

 
Cette volonté américaine de constituer une union européenne  avait pour objectif, dès le départ, de fonder une union transatlantique. On le voit dans la déclaration faite par John Kennedy le 4 juillet 1962, le jour de l’Independance day : « Je dirai ici et maintenant, en ce jour de l’indépendance, que les États-Unis sont prêts pour une déclaration d’interdépendance, que nous sommes prêts à discuter avec une Europe unie des voies et des moyens propres à construire concrètement un partenariat atlantique mutuellement bénéfique entre la nouvelle union naissant en Europe et l’union anciennement établie en Amérique. »
 
Mais pourquoi l’union européenne était-elle nécessaire à ce projet transatlantique ?
 
Le sous-secrétaire d’Etat George Ball en a donné la raison dans un discours officiel le 20 septembre 1966 : « Je ne trouve pas le moindre signe fort chez les Européens d’une envie d’aller immédiatement vers une union politique plus grande avec les États-Unis. (…) Ils craignent le poids écrasant des USA dans les organes communs (…) Aussi longtemps que l’Europe restera un continent de petits et moyens États, il y aura une limite au degré d’union politique que nous pouvons atteindre de part et d’autre de l’océan. » Cette déclaration a été faite devant le Congrès américain pour l’informer de la position du Département d’Etat. Un détail : George Ball était membre du CFR, le Council on foreign relations. Paradoxalement, l’Union européenne fut donc conçue et financée par la politique américaine pour que les Européens, rassurés en quelque sorte sur leur propre force, entrent dans l’union transatlantique sans avoir peur de se faire manger par la puissance américaine.
 

L’Union européenne, étape vers la création de la gouvernance mondiale

 
L’Union européenne et les États Unis devaient, dès l’immédiat après-guerre, converger vers l’union transatlantique. C’est ce qui apparaît nettement dans cette déclaration du mondialiste Clarence Streit devant la commission du Congrès pour les Affaires étrangères en 1948 : « Quelle que soit la puissance que puissent atteindre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique si elles demeurent séparées, elle peuvent réussir bien mieux en formant une seule union. »
 
Cependant cette union transatlantique n’est-elle même qu’un premier pas. L’ancien secrétaire d’état Henry Kissinger l’explique très bien dans son dernier livre, l’Ordre mondial : «  La recherche actuelle d’un ordre mondial va demander une stratégie cohérente pour établir un ordre pour chaque région et pour lier entre eux ces ordres régionaux. » Sous ces mots un peu sibyllins gît une réalité très simple : par ordre il faut entendre direction ou gouvernement, et par région, continent. D’où la floraisons de grands marchés continentaux et d’unions continentales encouragées par l’ONU et les USA, comme le Mercosur pour l’Amérique du Sud ou l’OUA pour l’Afrique, toutes ces unions ayant vocation à se coordonner pour se fondre dans la future gouvernance mondiale, l’union transatlantique étant le prototype de ce processus. Barack Obama n’oublie pas le but ultime dudit processus, même s’il rencontre aujourd’hui des difficultés avec le traité transatlantique.
 

Pauline Mille