Pas d’objection de conscience pour les hôpitaux en Irlande en cas de légalisation de l’avortement

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A l’approche du référendum qui se tiendra en Irlande l’an prochain – quelques jours avant le la visite du pape François – pour modifier la constitution en vue de rendre possible l’avortement légal, on en sait un peu plus sur les modalités de cette nouvelle tentative du lobby pro-mort. Dès à présent, les responsables gouvernementaux qui préparent cette légalisation de l’avortement ont averti qu’il n’y aurait pas d’objection de conscience au niveau des établissements : tous les hôpitaux irlandais seront contraints de fournir le « service ».
 
Le ministre de la santé, Simon Harris, et Peter McKenna, directeur clinique du Health Service Executive Ireland (l’HSE, chargé de la fourniture des services sociaux personnels et de santé pour tous les habitants du pays), l’ont tous les deux affirmé après que l’ancien directeur du National Maternity Hospital, Peter Boylan eut fait remarquer que certains hôpitaux attachés à une éthique catholique pourraient tenter de se soustraire à la procuration d’avortements en cas de légalisation.
 

L’Irlande devrait exclure l’objection de conscience dans les hôpitaux publics

 
Simon Harris a salué la « puissance » du témoignage du Dr Boylan devant le comité parlementaire sur le huitième amendement mais il n’a, a-t-il déclaré, « aucun doute » par rapport aux devoirs des hôpitaux. « Je crois que si le peuple irlandais prend la décision de rendre disponible un service de santé, alors, celui-ci doit être disponible dans le service public de la santé », a-t-il déclaré.
 
« Les hôpitaux dans ce pays fonctionnent sous l’égide de la loi. Les hôpitaux de ce pays reçoivent des fonds afin de fonctionner conformément à la loi pour rendre accessible nos services publics de santé », a-t-il ajouté.
 
Ce point de vue a été repris par Peter McKenna, affirmant que l’HSE répondrait en fournissant les services éventuellement rendus nécessaires par une modification résultant du référendum. « Notre rôle serait alors de mettre en œuvre la loi du pays, quelle qu’elle soit, dans des conditions de sécurité maximales », a-t-il fait savoir. « Il ne nous appartient pas du tout de peser sur ce que sera cette loi et nous nos garderions d’avoir une opinion sur le sujet car nous sommes là seulement pour mettre en œuvre, en tant que bras de l’Etat, ce qui est légal par décision de l’Etat », a-t-il insisté.
 
Et si l’Etat ordonne un génocide ?
 

La légalisation de l’avortement en Irlande, simple question de loi ?

 
McKenna a ajouté qu’il était trop tôt pour commencer à mettre en place des projets pour la création de cliniques d’avortement et d’autres services. « Il va d’abord falloir voir quelle sera la question posée [lors du référendum], puis voir la réponse, et enfin mettre en place un service fourni par l’Etat, en fonction de tout cela. »
 
Il ne manquait plus en effet que l’avortement soit déjà quasiment considéré comme légal tout simplement parce qu’on va poser une question l’an prochain…
 

Jeanne Smits