L’OMS ne renonce pas à son traité sur la pandémie et demande argent et pouvoir, via le RSI

OMS renonce traité pandémie
 

Si la porte principale lui est fermée, elle entre par la fenêtre… Telle est la méthode de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Nous avions évoqué tout récemment l’échec temporaire de sa tentative pour instaurer un grand traité sur la pandémie. Elle semble vouloir recycler ses ambitions dans la modification des lois sur la santé publique, à savoir le Règlement sanitaire international (RSI) qui existe, lui, bel et bien. Mais elle ne le renie pas non plus : le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a dit vouloir « terminer le travail à accomplir, qui consiste à présenter au monde un accord générationnel sur la pandémie. (…) Vouloir c’est pouvoir. Je sais qu’il subsiste parmi vous une volonté commune d’y parvenir ».

Telle est surtout la volonté de l’OMS mondialiste et de ses sbires, dans ce programme qui est peut-être le plus substantiel de toute l’histoire de cette organisation internationale.

 

Le traité liberticide face à l’échec des négociations

Il y avait bien deux processus de négociation parallèles pour préparer cette 77e Assemblée mondiale de la santé (AMS). Mais le principal objet qui aurait dû être soumis à l’AMS pour approbation, le traité qui vise à prévenir et gérer de manière mondiale les pandémies, n’y a finalement pas toute sa place, n’ayant pas obtenu l’approbation nécessaire – certains pays ont craint notamment, et à très juste titre, une diminution de la souveraineté des Etats membres.

Ce à quoi M. Tedros avait répondu que la qualification de l’habilitation de l’OMS à répondre aux urgences de santé publique était « en soi un exercice de souveraineté »…

Néanmoins, le WHO CA+ comme on l’appelle (Pandemic Treaty of the World Health Organisation Convention Agreement), reste en coulisses. Et les nombreux amendements qui sont en lice pour modifier le RSI, document juridique principal de l’OMS, pourraient lui préparer le terrain, lui faciliter l’accomplissement de ses futures tâches. Il faut noter, comme le précisait Breitbart, que l’administration du président de gauche Joe Biden s’est activement impliquée dans les tentatives de modification du RSI depuis au moins 2022, pour renforcer la capacité de l’OMS à déclarer une pandémie.

Le coprésident du groupe de travail du RSI, le néo-zélandais Ashley Bloomfield, a annoncé que la moitié des 34 amendements avait été finalisée et approuvée : il souhaite que les négociations soient poursuivies pendant l’AMS pour pouvoir envisager une adoption dans la semaine.

 

Un amendement du RSI entend définir la notion de « pandémie »

Bloomfield a déclaré à Health Policy Watch, média indépendant traitant des politiques de santé mondiale, que parmi les « inclusions importantes » de la dernière série d’amendements proposés figuraient des dispositions exigeant « l’équité » entre ses 196 Etats membres. Entendez par là « des engagements plus forts de la part des Etats à revenu élevé, comme l’Union européenne, pour soutenir un financement plus prévisible et durable pour tous les pays dans la prévention des épidémies » : un apport financier accru des pays riches.

D’autre part, il sera proposé une définition officielle d’une « pandémie » ! Les politiques, les scientifiques, les journalistes se sont disputés pendant toute l’ère covid pour savoir comment définir ce à quoi « le monde » était confronté… La « pandémie » constituera un niveau d’urgence plus élevé, supérieur à la désignation actuelle d’« urgence de santé publique de portée internationale » (PHEIC).

L’OMS avait peut-être prononcé le mot fameux le 11 mars 2020, mais il n’avait alors aucune implication juridique contraignante. Désormais, il pourra, si l’amendement est adopté, activer des dispositions précises du RSI et surtout les injonctions à venir du futur WHO CA+, s’il était in fine approuvé et ratifié par les pays, que ce soit dans une semaine, dans un mois ou dans un an…

Le groupe de travail du RSI entend proposer également la création d’un mécanisme de suivi indépendant de la manière dont les pays mettent en œuvre les dispositions clés du RSI – afin de renforcer ce qu’un négociateur a appelé « la surveillance collective » du processus de préparation. Big Brother is watching you.

 

L’OMS veut conforter ses leviers financiers

Quant au WHO CA+, traité futur sur la pandémie, il étend son ombre sur cette Assemblée de l’OMS. Cette dernière a reconnu des « processus de négociation parallèles ». « Les Etats membres ont entamé un processus visant à élaborer un accord sur la pandémie afin de mieux préparer le monde à la prochaine pandémie », a déclaré Tedros vendredi dernier, comme si aucun échec n’était survenu ! Au premier jour d’ouverture de l’Assemblée, il a même davantage parlé du traité raté que des amendements…

La coprésidente, Mme Precious Matsoso, d’Afrique du Sud, a ajouté que la quête d’un accord demeure : « Le monde ne doit pas se détourner de la tâche à accomplir, qui consiste à garantir qu’il soit mieux protégé contre la prochaine pandémie. Cela nécessitera un engagement et une action continus de la part de toutes les parties pour construire les défenses collectives du monde. »

Et puis, il faut de l’argent, beaucoup d’argent, et donné par tous. L’OMS a officiellement lancé ce 26 mai une nouvelle méthode de financement destinée à lever des milliards de dollars de fonds « durables, prévisibles et souples », dont elle a besoin pour financer ses priorités sur la période 2025-2028. Sur les 11,1 milliards de dollars dont elle estime avoir besoin, elle ne touchera a priori que 4 milliards. Elle fait donc appel à une large palette de donateurs, notamment des fondations, pour trouver les 7 milliards restants qui lui permettraient un déploiement rapide en cas de future urgence sanitaire…

Avec ça, le WHO CA+, qui n’existe pas encore, aurait les mains bien pleines, remplies par des fondations privées et donc intéressées. Si ce n’est pas une gouvernance totalitaire….

 

Clémentine Jallais