L’ONU évalue à 7.000 milliards de dollars par an le coût de la lutte contre le « changement climatique »

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La secrétaire exécutive de la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique (CCNUCC), Patricia Espinosa, lors d’une conférence à Londres le 23 février 2017.

 
Lors d’une conférence à Londres, la secrétaire exécutive de la Convention cadre de l’ONU sur le changement climatique (CCNUCC), Patricia Espinosa, a évalué en milliers de milliards de dollars les besoins nécessaires pour la lutte contre le « changement climatique » par le biais de projets de croissance « verts ». Au secteur financier d’investir ces sommes, a-t-elle déclaré lors d’une conférence publique à la London School of Economics. Le coût total du financement des objectifs du développement durable de l’ONU atteint selon elle entre 5.000 milliards et 7.000 milliards de dollars par an, une somme très loin d’être couverte actuellement. Les ODD incluent bien sûr, et en tête, la lutte contre le « changement climatique ».
 
On ne dit plus « réchauffement climatique », attention, la chose étant de plus en plus contestée, et démentie par les faits. Le « changement », c’est commode : qu’il fasse plus froid ou qu’il fasse plus chaud, on peut toujours tendre la sébile.
 

Le coût de la lutte contre le changement climatique : 7.000 milliards de dollars

 
Il y a donc un « trou » : ce sont les sommes colossales « dont on a toujours besoin pour transformer véritablement notre réalité économique et sociale », a déclaré Mme Espinosa. On ne saurait dire plus clairement que c’est une révolution qui est recherchée : une révolution rendue désirable et finalement servie par le mécontentement actuel suscité par la globalisation – ce mécontentement faisant à son tour l’objet d’innombrables conférences, éditoriaux et dénonciations dans les milieux mondialistes eux-mêmes.
 
Patricia Espinosa a ainsi cité le rapport New Climate Economy Report de 2016 de la Commission globale sur l’économie et le climat, créée en 2013 à l’initiative de la Colombie, de la Corée du Sud, de l’Éthiopie, de l’Indonésie, la Norvège, du Royaume-Uni et de la Suède, en lien étroit avec les institutions supranationales, pour déplorer que moins d’un pour cent des quelque 90 mille milliards de dollars à investir dans le monde dans les infrastructures globales et les émissions d’obligations pendant les 15 ans à venir auront un lien avec le climat et les ODD.
 
Pourtant, a-t-elle déclaré, le scénario global a changé par rapport à il y a deux ou trois ans « quant à ce que nous savons être possible », sans que le volume d’investissements soit à la hauteur des défis : « L’investissement vert est en train de transformer le système financier en acteur du changement et de plus en plus, c’est dans l’intérêt du secteur financier d’agir ».
 

A la finance de mettre en œuvre les ODD de l’ONU !

 
Pour l’y pousser, Patricia Espinosa a déclaré que la pression publique pourrait jouer un rôle, mais, « peut-être de manière plus importante », ce sont les règles du développement durable qui permettront d’aller de l’avant, selon elle. « Pour la finance, cela doit devenir une question très concrète » – autrement dit, les règles publiques doivent diriger des comportements des investisseurs.
 
Voilà encore un domaine d’action où les autorités supranationales cherchent à s’imposer. La responsable du CCNUCC a d’ailleurs appelé de ses vœux « un leadership clair par rapport à la durabilité dans l’industrie de la finance – nous espérons vraiment que cette question sera à l’ordre du jour du G20 en Allemagne », a-t-elle lancé. En y ajoutant un élément d’urgence : la politique de détricotage des réglementations environnementales annoncées par l’administration Trump, climatosceptique, sème la panique dans ce milieu.
 

Anne Dolhein