Des centaines de migrants se sont noyés la semaine dernière en mer Méditerranée, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe depuis les côtes libyennes. Face à cette crise de grande ampleur, l’ONU a haussé le ton jeudi dernier, alors que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se réunissaient à Bruxelles.
Migrants noyés en Méditerranée : les ordres de l’ONU
Le Haut Commissaire aux réfugiés, le Haut Commissaire aux droits de l’homme, le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour les migrations ont lancé un appel commun aux dirigeants européens depuis Genève : ils leur demandent de donner la priorité au respect de la vie et de la dignité humaines.
« La réponse de l’Union européenne doit aller au-delà de l’approche minimaliste actuelle en dix points » proposée par les ministres européens des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ont déclaré ces quatre hauts dirigeants de l’ONU.
L’ONU demande aux dirigeants de l’Union européenne de donner la priorité à la sécurité des migrants
Dans leur déclaration commune, ils insistent pour que soient mis au premier plan de la réponse de l’Union européenne la sécurité, les besoins de protection et les droits fondamentaux de tous les migrants et réfugiés. L’ONU encourage par ailleurs les dirigeants européens à travailler avec les pays d’origine et de transit pour traiter les nombreuses causes de ces départs pour des voyages dangereux.
L’ONU appelle en outre à la mise en place, sans délai, « d’une opération de recherche et de secours robuste, avec la même capacité que celle arrêtée l’an dernier, Mare Nostrum », et qui aurait pour objectif clair de « sauver des vies ».
Le programme italien de sauvetage avait été abandonné l’année dernière après que les différents pays de l’Union européenne avaient refusé de le financer. Ils avaient alors affirmé que l’accompagnement de tous ces bateaux encourageait davantage de migrants à prendre la mer.
Il avait été remplacé par une mission financée par l’Union européenne, dont le seul objectif était la surveillance en mer.
L’Union européenne triple ses budgets de sauvetage des migrants, sur ordre de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est lui-même entretenu avec le Premier ministre italien afin de renforcer cette demande d’une opération de sauvetage urgente.
Et l’Union européenne s’est exécutée, notamment en ce qui concerne la question humanitaire : le budget des missions de surveillance maritime « Triton » (autour de l’Italie) et « Poseidon » (Grèce) passera de 3 à 9 millions d’euros par mois. C’est le même prix que celui du programme « Mare Nostrum » de l’an dernier. L’émotion suscitée par les récentes noyades a eu raison de la sage objection de certains pays de l’Est selon laquelle les migrants seraient toujours plus nombreux avec de telles mesures de sauvetage.
David Cameron a accepté de participer à ces plans de sauvetage à condition que les migrants restent en Italie et ne puissent demander l’asile à Londres… Angela Merkel et François Hollande ont souhaité pour leur part une « bonne répartition » des réfugiés afin que ce ne soient pas toujours les mêmes pays de l’Union européenne qui les accueillent.
Sur ordre de l’ONU, l’Union européenne met en place des plans qui sont une nouvelle pompe aspirante pour les migrants d’Afrique, tout en sachant pertinemment qu’elle n’a plus du tout les moyens de les accueillir.