Une étude publiée hier par le think-tank britannique European Leadership Network révèle que contrairement à l’engagement pris lors du dernier sommet de l’Alliance atlantique, plusieurs pays membres de l’OTAN diminuent leurs budgets de défense.
Mis à part les Etats-Unis que l’étude ne prend pas en compte (ils représentent 75% du budget de l’OTAN), les pays membres ne tiennent pas cet engagement pris en septembre 2014 au Pays de Galles de mettre fin à la réduction de leurs dépenses militaires, de manière à ce que celles-ci atteignent 2% du produit intérieur brut (PIB) en 2024.
Seule l’Estonie atteint l’objectif de dépense fixé par l’OTAN en septembre 2014
« Malgré l’agression russe en Ukraine et les discours des responsables de l’OTAN affirmant que cela avait changé le contexte de la sécurité de l’Europe, les recherches montrent que tout continue comme avant », a commenté Ian Kearns, directeur du think-tank European Leadership Network, et co-auteur de l’étude. Selon le document, seule l’Estonie remplit l’objectif avec un budget défense à 2,05% du PIB. Six pays sur les 14 pris en compte pour cette étude augmenteront cette année leurs dépenses militaires : la Lettonie, la Lituanie, la Norvège, la Pologne, les Pays-Bas et la Roumanie, mais tous resteront en deçà la barre des 2% du PIB, sauf la Pologne qui devrait les atteindre en 2016.
A l’inverse, six pays diminueront leurs dépenses cette année : le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Canada, l’Italie, la Hongrie et la Bulgarie.
La France garde un budget stable de défense par rapport à 2014, à 1,5 % du PIB
La France, quant à elle, devrait conserver un budget stable par rapport à 2014, soit 1,5% du PIB, en diminution de 0,4% par rapport à 2013.
L’étude conclut que la pression des alliés de l’OTAN n’a pas eu d’impact sur les trois plus gros budgets de l’OTAN, à savoir le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.
En septembre, l’OTAN appelait à augmenter les budgets. Le 6 février dernier, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, affirmait que les dépenses des pays membres avaient chuté de 3% l’année dernière. « C’est insoutenable. Nous ne pourrons indéfiniment faire plus avec moins », a-t-il déclaré.