Depuis l’arrivée de la rébellion Seleka, la capitale de la Centrafrique a connu combats et lynchages, de chrétiens par les musulmans puis l’inverse ; aujourd’hui, les derniers nordistes musulmans s’apprêtent à partir : cujus regio, ejus religio, serait-ce la Paix d’Augsbourg à Bangui ?
Les derniers musulmans de Bangui tiennent un discours très sage : le mieux est qu’ils partent pour le nord où leurs amis les attendent. Les terribles déchirements de la Réforme furent suspendus en Allemagne par la Paix d’Augsbourg 1555 qui fit correspondre à chaque principauté une religion, ceux qui ne voulaient pas se soumettre à la décision du prince étant libres d’émigrer. C’était loin d’être satisfaisant, mais cela calma de terribles haines.
La part du feu
Le désordre apporté par les musulmans rebelles du nord et leurs alliés étrangers a mis la Centrafrique à feu et à sang. L’opération Sangaris, dont nous avons critiqué les limites et les imperfections, et l’installation de la force internationale, ont au moins chassé le président Djotodia et permis à la population chrétienne de s’exprimer. Sans doute les milices antibalakas, qui ont persécuté à leur tour les musulmans, n’ont elles pas les mains blanches. Mais quelques exactions, et même quelques meurtres, valent mieux qu’une inextinguible guerre tribale.