A l’occasion du Green and Blue Festival qui a eu lieu jusqu’au 8 juin en Italie, coïncidant avec la Journée de l’environnement, le pape François a mis Dieu au service d’une espèce de croisade écolo. Dans l’esprit de son encyclique Laudato Si’ et avec le vocabulaire popularisé naguère par Gorbatchev, il a dit : « Nous avons la responsabilité devant Dieu de protéger la Maison Commune. » Comme un couronnement de l’ouverture au monde lancée par Vatican II, le paradigme écologiste s’impose ainsi à l’Eglise catholique et à ses fidèles.
Quand le pape récite le credo écolo
Le Pape François a d’abord examiné la question sous l’angle scientifique et moral. « Les experts soulignent clairement que nos choix et actions de cette décennie auront un effet pour des millénaires. (…) Alors que l’on se souviendra peut-être de l’humanité de la période post-industrielle comme de l’une des plus irresponsables de l’histoire, il faut espérer que l’on se souviendra de l’humanité du début du 21e siècle comme ayant généreusement assumé ses graves responsabilités. » Tablant sur une augmentation de la température moyenne de 3,2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, le pape a déclaré : « Comme beaucoup l’ont indiqué dans le monde scientifique, il est urgent de changer de modèle, nous ne pouvons plus différer. » Cela signifie laisser « la culture du rebut » pour « la culture du respect et de l’attention, de l’attention à la création et de l’attention au prochain ».
Le diable est l’ennemi de l’environnement
Le Souverain Pontife est passé ensuite à la politique sociale. Selon lui, le réchauffement du climat par l’homme est surtout dû aux pays riches et « il touche particulièrement les plus pauvres et les plus fragiles, ceux qui ont le moins contribué à son développement ». Changer de modèle est donc « d’abord une question de justice et ensuite de solidarité ». Le pape reprend ainsi le credo écolo, qu’il mixe avec une sorte de théologie de la libération : la lutte contre les émissions de CO2 devient le moyen de répandre l’égalitarisme socialiste. Le diable prend une couleur noir de fumée : dans un monde interdépendant, « le véritable ennemi est un comportement irresponsable qui a des répercussions sur toutes les composantes de notre humanité d’aujourd’hui et de demain ». Et de conclure : « Ne privons pas les nouvelles générations de l’espoir d’un avenir meilleur. » L’environnement mérite une croisade inter-générationnelle.
Dieu enrôlé dans une grande croisade arc-en-ciel
« Et Dieu dans tout ça ? », demandait il y a bien longtemps dans son émission le Grand Echiquier le journaliste Jacques Chancel. Dieu se trouve enrôlé pour garantir la validité de la propagande écologiste et engager les fidèles à y croire. Dieu leur demande de s’occuper de Gaïa. Répétons qu’il ne s’agit que de propagande : l’homme ne réchauffe pas le climat, le CO2 n’est pas un polluant sauf dans quelques cas de très forte concentration, tous ces mots ne servent qu’à soumettre l’Eglise catholique au paradigme dominant. Quand il n’était pas encore condamné de droit commun, Nicolas Sarkozy assignait aux « grandes religions de l’humanité » la mission de « civiliser la globalisation », à condition qu’elles se soumettent à « la République ». C’est exactement ce que fait le pape François. Du chemin synodal allemand à la théologie amazonienne et à la protection de la « Maison commune », il fait entrer la politique mondaine et ses anti-valeurs dans l’Eglise, sous le drapeau arc-en-ciel des peuples indigènes, des mœurs exogènes, et des combattants de l’environnement.