Mgr Becciu, de la Secrétairerie d’Etat, rectifie les propos du pape François sur les lapins

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Les propos du pape François sur les « lapins », après avoir blessé un grand nombre de familles qui ont généreusement accueilli la vie, ont suscité une rectification quasi officielle en Italie où le substitut de la Secrétairerie d’Etat et proche collaborateur du pape, Mgr Angelo Becciu, a accordé un entretien au « journal des évêques », L’Avvenire. Le pape a été « surpris » par la manière dont ses déclarations ont été rapportées et utilisées par les médias, sorties de leur contexte, au risque de blesser les catholiques parents de familles nombreuses.
 
Dans l’avion qui le ramenait de Manille, le pape avait déclaré : « Certains croient que – excusez le terme, hein – pour être de bons catholiques nous devons être comme des lapins, non ? Non. Paternité responsable. » Les médias du monde avaient aussitôt saisi et résumé les propos : « Les catholiques n’ont pas à procréer “comme des lapins”. »
 

La Secrétairerie d’Etat charge Mgr Becciu de rectifier

 
Pour la énième fois depuis que le pape François s’est lancé dans des exercices de propos libres lors d’interviews ou de conférences de presse informelles, il a donc fallu rectifier, mettre en accord le propos avec l’enseignement clair de l’Eglise. La « naïveté » du pape, telle qu’elle transparaît dans l’explication donnée par Mgr Becciu, n’en est que plus étrange.
 

Le pape « surpris » par l’utilisation de ses propos

 
« En voyant les titres des journaux, le Saint-Père, à qui j’ai parlé hier [mercredi], a souri et a dit qu’il avait été un peu surpris par le fait que ces paroles, volontairement simples, n’aient pas été complètement contextualisées, par rapport à une citation claire d’Humanae vitae sur la paternité responsable. »
 
Surpris ? Ne connaît-il donc pas les médias ? Espère-t-il les manipuler ou les séduire en adoptant un langage « mondain » ?
 

Analogie avec les lapins pour mieux valoriser l’humain ?

 
Mgr Becciu a ensuite expliqué que « la phrase du pape s’entend dans le sens que l’acte procréateur humain ne peut suivre la logique de l’instinct animal mais doit provenir d’un acte responsable qui s’enracine dans l’amour et le don de soi réciproque ». Espérer que les journalistes moyens l’entendent ainsi relève quand même d’un excès de considération pour leur niveau de formation et de connaissance, notamment en ce qui concerne l’enseignement de l’Eglise sur le mariage et la procréation. Enfin voilà, c’est dit.
 
Le pape n’a jamais voulu affirmer que les parents catholiques ne devaient pas avoir plus de trois enfants, « pas du tout ! ». « C’est le nombre minimum que les sociologues et démographes indiquent comme assurant la stabilité de la population » (ndlr : faux, c’est 2,1 dans le monde développé). « D’aucune manière le pape ne voulait dire que ce soit le nombre correct d’enfants pour tous les ménages. Chaque ménage chrétien, à la lumière de la grâce, est appelé à discerner, selon une série de considérations humaines et divines, quel est le nombre d’enfants qu’il doit avoir », a assuré Mgr Becciu.
 

Le pape « contrarié » par le désarroi des familles nombreuses

 
Et répondant à la question du désarroi des familles nombreuses face aux propos du pape, le prélat a précisé : « Le pape est réellement contrarié de ce qu’un tel désarroi se soit produit. Il n’a d’aucune façon voulu sous-estimer la beauté et la valeur des familles nombreuses. Aujourd’hui même, à l’Audience générale, il a affirmé que la vie est toujours un bien et qu’avoir autant d’enfants est un don de Dieu pour lequel il faut Lui rendre grâces. »
 
Quant à l’interprétation « correcte » à propos de la paternité responsable, Mgr Becciu l’a également précisée alors que les déclarations du pape François sur la « miséricorde » des confesseurs à propos du respect des principes affirmés dans Humanae vitae laissaient croire à une nouvelle opposition entre doctrine et pastorale. Le prélat, faisant référence à Casti connubii, a rappelé que Humanae vitae, suivant « la tradition millénaire de l’Eglise », affirme qu’il « ne faut jamais séparer le caractère unitif et procréatif de l’acte sexuel ». « Je n’ai pas le moindre doute » quant à la volonté du pape de réaffirmer l’actualité de tous les aspects de cette encyclique, a précisé encore Mgr Becciu.
 
Selon lui, la vue de la « jeunesse débordante des pays asiatiques » a confirmé le pape François dans sa conviction que la crise démographique en Italie et en Europe « est un signe sociologique très grave, représentatif d’une culture qui n’a plus d’espérance ni de joie… » « L’Italie et l’Europe sont en train de perdre leur identité, elles se font vieilles », a conclu le substitut de la Secrétairerie d’Etat.
 
On ne sait pas, en revanche, s’il a été mandaté par le pape François pour accorder cet entretien.