Depuis que Michel Rocard a semé en 1988 un désordre durable avec les accords de Matignon, la Nouvelle-Calédonie est entrée dans une spirale de violence. Paris et ses gouvernements successifs se préparent à la brader, avec l’aide des médias.
Un reportage montre aux spectateurs la France symbolisée par la pétanque, l’ONU qui lui intime de décoloniser, les pro-français qui dominent l’assemblée malgré la majorité de la population, les richesses inéquitables : le dénigrement est artistement mis en scène. Et la question est habilement détournée, de l’autonomie qui ne gêne personne, on glisse à l’indépendance que prévoient les accords de Matignon.
Déni de réalité
Cela fait, rien n’est dit de la situation très instable que la perspective du referendum menace à tout instant de faire dégénérer en bain de sang, de l’extrême violence de la communauté canaque, de ses démêlés avec d’autres communautés, Wallisiens, métis, ou même asiatiques. Rien n’est dit de l’étrange contradiction introduite là-bas par les socialistes : ils prônent en métropole une société pluriethnique mais défendent là-bas mordicus le principe de l’identité canaque de l’appartenance de l’île au premier occupant. Et ils freinent en conséquence par tous les moyens l’immigration dans une terre presque vide qui a besoin de main d’œuvre, et interdisent aux militaires et aux métropolitains installés après les années quatre-vingt de voter. Rien n’est dit non plus de la part non négligeable des kanaks opposés à l’indépendance et même au referendum.
Paris veut brader la Nouvelle-Calédonie sans tenir compte de la réalité pour complaire aux Australiens et Canadiens qui lorgnent sur le nickel et pour se conformer aux ukases de la mondialisation. Ce faisant, la France perdra une part de son domaine maritime et laissera une situation politique inextricable. Les gros bonnets du nickel, comme la famille Lafleur, ont transféré depuis longtemps leurs avoirs. Le massacre interethnique peut commencer.