Une révolution – inversion : la PMA progresse en Afrique

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Incroyable mais vrai : alors que l’Afrique est en plein boom démographique, la PMA (procréation médicalement assistée) y progresse aussi spectaculairement. Cette révolution sociétale est due à l’infertilité croissante, elle-même due aux maladies sexuellement transmissibles elles-mêmes liées au vagabondage sexuel provoqué par la rupture du cadre moral traditionnel. Conséquence, un continent qui ne nourrit pas sa population et envahit les autres se lance dans la production artificielle d’enfants pour une minorité plus riche. Le comble de l’inversion morale et intellectuelle.

 

La révolution démographique de l’Afrique

Les données sont connues. En 1890, l’Afrique comptait moins de cent millions d’habitants, la colonisation fut une révolution en matière de santé et de prospérité et porta la population à près de trois cent millions : elle est aujourd’hui de 1.440 millions et il est prévu qu’elle atteigne 3,4 milliards en 2100. L’Afrique subsaharienne progresse plus vite que le reste avec 4,7 enfants par femme, même si la transition démographique se dessine. En même temps, les sociétés, qui ne sont plus tenues par leurs cadres pré-coloniaux et coloniaux, sont en grand désordre : le vagabondage sexuel y a fait des ravages, avec les épidémies de sida et d’autres MST, qui atteignaient ici et là des taux de prévalence de 30 %, à cause de l’idéologie du tout capote qui a favorisé leur diffusion. Résultat, un taux effroyable d’infertilité : 16,4 % des couples sub-sahariens s’en trouvent frappés (4 % de plus qu’en Europe).

 

La PMA prolifère fièrement

C’est pour satisfaire ces couples que des dizaines de centres de PMA ouvrent en Afrique subsaharienne francophone, à la plus grande fierté des médecins qui les mènent, comme le montrent ces propos recueillis par notre confrère le Monde. Selon Coulibaly Fonzégué Amadou, « rien qu’en Côte d’Ivoire, il existe cinq centres de PMA. Certains proposent l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI), la forme la plus sophistiquée de PMA ou même la GPA » (en clair, un spermatozoïde est introduit dans un ovule, puis l’œuf est transféré dans l’utérus de la femme). Formé en Russie et en France, Djédi Kaba Diakité affiche, lui, dans sa clinique de Bamako, des taux de grossesse de 40 % pour les couples âgés de 25 à 35 ans. « Environ 15 % de ces grossesses s’interrompent avant l’accouchement », mais le taux de réussite, supérieur à ce que l’on observe en Europe, s’explique ainsi. « Si, en Afrique, on parvient à atteindre ce taux, c’est aussi car les Africaines réclament le plus souvent le transfert de plusieurs embryons, jusqu’à trois parfois. » Et de fait, jumeaux et triplés représentent un tiers des naissances dans sa clinique.

 

Une inversion morale tant bioéthique que sociale

Praticiens et propriétaires de cliniques sont obligé d’importer à grand frais des matériels introuvables en Afrique pour répondre à la demande. Ils s’enorgueillissent de « salles de recueil de sperme » flambant neuves où passent des films pornographiques. « Beaucoup d’hommes pratiquent des bains rituels avant de se masturber pour renforcer leur semence. » En somme, dans un continent où les soins de santé sont souvent rudimentaires ou inexistants et où la surpopulation provoque de graves difficultés économiques et sociales, a lieu un fort investissement humain et financier afin de produire une petite monstruosité humaine, avec bien sûr la mort du grand nombre d’embryons que cela suppose. Et cette inversion intellectuelle et morale s’aggrave encore d’une folie sociale. Pour obtenir la PMA, les couples dépensent en effet au Sénégal 4 millions de francs CFA, soit 6.100 euros, soit encore 45 fois le salaire mensuel ! Les femmes vendent leurs bijoux, les hommes s’endettent, « malgré un risque d’échec de 70 % ».

 

Pauline Mille