L’ONG juridique Ordo Iuris prépare de nouvelles demandes d’asile en Pologne de Norvégiens qui fuient leur pays pour empêcher les services sociaux de leur enlever leurs enfants. Une deuxième demande d’asile vient d’être déposée par l’ONG polonaise après celle de Silje Garmo, la maman d’une fillette de neuf mois qui a trouvé refuge sur les bords de la Vistule. Silje Garmo a déjà eu trois entretiens à l’Office des étrangers polonais, mais la procédure d’asile pour cette ressortissante de Norvège pourrait durer plusieurs mois.
Les fonctionnaires polonais n’ont en effet pas encore commencé les auditions des témoins cités par la Norvégienne. Ordo Iuris, qui a déjà assisté par le passé de nombreux émigrés polonais victimes des pratiques de l’Office de protection des droits des enfants (Barnevernet) en Norvège, prépare un dossier avec des centaines de cas d’abus commis par ces services sociaux. Pour obtenir l’asile en Pologne – un statut distinct de celui de réfugié – il faut en effet prouver que l’on est menacé dans son pays. L’autre condition, c’est que l’octroi de l’asile soit dans l’intérêt de la Pologne et c’est pourquoi le ministre des Affaires étrangères polonais doit approuver toute décision d’asile. Afin de faire pression sur le gouvernement polonais, une pétition de soutien est en cours en Pologne ; elle a déjà recueilli plus de 12.000 signatures.
En Pologne, la demande d’asile de la Norvégienne Silje Garmo a le soutien des médias et de l’opinion publique
De même qu’au moment où le cas de cette Norvégienne avait été porté à la connaissance du public en septembre, c’est le journal catholique Nasz Dziennik qui, le premier a rendu compte de ces nouvelles demandes d’asile préparées par l’ONG Ordo Iuris. Après la précédente publication de ce journal le 19 septembre, la nouvelle avait fait le tour des médias polonais et Silje Garmo avait même été invitée dans une émission populaire de la télévision publique. Le gouvernement polonais sera donc sous pression pour lui accorder l’asile, d’autant plus que les pratiques totalitaires de la Norvège vis-à-vis des familles étaient déjà connues en Pologne du fait du grand nombre de familles polonaises victimes de ces services sociaux qui multiplient les procédures d’urgence pour enlever les enfants à leurs parents, sur simple dénonciation d’une école ou d’un voisin malveillant, et qui ne rendent quasiment jamais les enfants à leur famille, même en cas de décision de justice favorable aux parents.
Le combat contre les services sociaux de la Norvège d’un député tchèque au Parlement européen
Tomáš Zdechovský est un député tchèque au Parlement européen et, depuis l’affaire de la Tchèque Eva Michalakova à qui le Barnevernet a enlevé ses enfants, il cherche à contraindre la Norvège à mettre fin à ses pratiques totalitaires. Il est entré en contact avec Ordo Iuris dans l’affaire de Silje Garmo dont le dossier vient s’ajouter aux plus de 1.400 cas des plus révoltants qu’il a déjà recensés. Très actif sur les médias sociaux, Tomáš Zdechovský affirme avoir contre le Barnevenet le soutien de 70 autres députés au Parlement européen de différents groupes politiques et de différents pays.
Les droits de l’enfant ?
Ces voix viennent s’ajouter à celles, de plus en plus nombreuses, qui s’élèvent à Oslo contre les agissements du Barnevernet. S’ils ont été jusqu’ici peu sensibles au drame des familles et à la nécessité de mieux protéger les libertés individuelles, les cercles dirigeants en Norvège semblent en effet découvrir ces derniers temps que leur Office de protection des droits des enfants commence à nuire sérieusement à l’image de leur pays à l’étranger. Mais en attendant un changement qui tarde à venir, si Silje Garmo obtient l’asile, d’autres parents norvégiens pourront toujours aller chercher refuge avec leurs enfants en Pologne.