Pompe à chaleur à la place de la chaudière à gaz ? British Gas dénonce une arnaque

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Est-ce vraiment une bonne idée de bazarder une chaudière à gaz qui accomplit parfaitement sa tâche pour chauffer sa maison au moyen d’une pompe à chaleur ? A longueur de publicités, de subventions et de messages gouvernementaux, c’est la démarche qui nous est conseillée au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, mais tout dépend. Il ne faut pas faire l’opération si votre maison est mal isolée et se situe dans une région pas très tempérée, affirme outre-Manche la société British Gas. Cette semaine elle a publié une mise en garde au sujet des pompes à chaleur, affirmant que les modèles standard ne produisent pas une eau assez chaude pour chauffer correctement les maisons mal isolées dans les zones les plus froides.

Désormais, a déclaré British Gas, elle n’acceptera d’installer une pompe à chaleur qu’à condition d’être convaincue de sa capacité à chauffer le logement à hauteur d’une température cible les jours les plus froids de l’année. British Gas s’engagera même à rembourser les frais engagés en cas de manquement à cet objectif.

La garantie est alléchante, mais la contrepartie de la promesse est que des millions de foyers ne pourront pas s’adresser à British Gas pour faire réaliser une installation de pompe à chaleur – à commencer par les huit millions de maisons britanniques aux murs construits en matière solides et qui seront difficiles à isoler aux normes requises pour un prix raisonnable, note Ross Clark du Telegraph.

La décision de British Gas pourrait entraîner d’autres installateurs à imposer des contraintes semblables, mettant à mal l’objectif du gouvernement d’équiper 600.000 logements de pompes à chaleur d’ici à la fin de la décennie. Le « net zéro » s’avère encore plus chimérique que prévu.

Ross Clark note qu’il est certainement plus agréable d’avoir une pompe à air qu’une chaudière à gaz, ou à fioul malodorant, mais il semble que les pompes moyennes du marché ne soient pas capables de les remplacer efficacement : elles peuvent bien chauffer les maisons anciennes les jours où on n’a pas besoin de chauffage, mais on y gèlera en cas de froid intense sans solution de rechange. Il s’agit dont de choisir entre une pompe inefficace à 10.000 livres sterling et une chaudière à gaz cinq fois moins chère, et qui fait le travail.

Pour avoir une pompe efficace par tous les temps dans les régions les plus froides – en géothermie par exemple – il faut prévoir une dépense encore beaucoup plus importante, avec un rapport coût-efficacité finalement peu convaincant.

Il ne semble pas que les promoteurs du « net zéro » y aient pensé.

 

Anne Dolhein