Pour les fêtes, le président russe vient d’amnistier l’oligarque Mikhaïl Khodorkovsky et deux agitatrices de l’association Pussy Riot condamnées pour profanation. Poutine père Noël, c’est un rôle de composition après un an de diplomatie musclée. La Russie s’oppose fortement à l’Occident à l’intérieur de la globalisation.

En affirmant qu’il n’y a pas de prisonniers politiques en Russie et qu’il n’est donc pas un symbole, l’homme d’affaires libéré s’est montré plus modéré que les médias occidentaux, très montés contre la Russie post-communiste. Ils ne cessent en effet de montrer du doigt les manquements aux droits de l’homme de Wladimir Poutine, à propos des Pussy Riots, des Femen, de l’Ukraine, de Greenpeace, ou précisément à propos de l’emprisonnement des oligarques. Cette animosité de principe révèle l’antagonisme fondamental qui oppose le pouvoir post-communiste moscovite aux intérêts de la finance occidentale.
 

La curée des oligarques

 
En Amérique et en Europe, Mikhail Khodorkovsky était présenté comme « l’opposant numéro un » à Wladimir Poutine. Cette appellation vague et de nature politique recouvre des faits économiques très précis. Quand il parvint aux affaires, l’actuel président russe découvrit une économie découpée en morceaux et vendue à l’encan aux plus offrants. En particulier, Khodorkovsky avait manœuvré avec George W Bush, Jacob Rothschild, Henry Kissinger et George Soros pour s’emparer des actifs vitaux de la Russie afin de « démanteler ce qui restait de fonctionnel dans l’Etat russe ». C’est ce crime que Khodorkovsky expiait en camp, et le signal envoyé par le Kremlin était qu’il ne craignait pas de s’attaquer aux plus grands noms de la finance occidentale. Une politique ancienne puisque déjà en 1996 du temps d’Eltsine, Amschel Rothschild, coupable de s’intéresser au marché des armes en Russie fut retrouvé pendu dans sa chambre de l’hôtel Bristol à Paris. Poutine père Noël, c’est le triomphe d’un homme si puissant qu’il n’a plus besoin d’agiter son knout de père fouettard.