Le président de l’Equateur, Rafael Correa, se « convertit » à l’idéologie du genre et se soumet au lobby LGBT

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Moins de deux ans après sa critique ouverte de l’idéologie du genre comme « extrêmement dangereuse » – c’était en décembre 2013 – le président de l’Equateur vient d’annoncer que la « mise en place d’une politique intégrale pour les personnes LGBTI » est bien avancée. Ce revirement spectaculaire se produit en pleine saison de la Gay Pride à travers le monde. Le 24 juin Rafael Correa a rencontré les collectifs pour les droits LGBT qui se sont dits ravis de l’écoute qu’ils ont trouvée auprès du président de l’Equateur.
 
« Homophobe, moi ? Nous sommes ceux qui avons le plus travaillé pour les LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, intersexe). Nous en sommes à notre troisième réunion avec les collectifs LGBT. Au cours de l’histoire, aucun président n’a participé à une réunion avec ces collectifs, et nous, nous le faisons tous les six mois », a-t-il déclaré samedi.
 
Rafael Correa fait partie de cette mouvance socialiste qui semble résister à la politique du FMI et des autres grandes institutions internationales : « chrétien de gauche », comme il se décrit lui-même, il résiste au traité de libre-échange avec les Etats-Unis tout en affirmant les droits de son pays sur ses ressources pétrolières. On le voit comme naturellement proche de feu Hugo Chavez au Venezuela et d’Evo Morales en Bolivie, bien plus proche de la Russie que de l’Occident : au mois de mai, l’Equateur s’engageait à coopérer de manière plus étroite avec ce « pays frère » ainsi qu’avec la Chine.
 

Rafael Correa dénonçait l’idéologie du genre il y a 18 mois

 
Faut-il en déduire qu’il résiste au mondialisme, comme on l’annonce volontiers à propos des pays qui se démarquent par rapport aux Etats-Unis ? Ce serait aller bien trop vite. Que ce soit en matière d’écologie, où il partage la pensée unique obligatoire sur les émissions de CO2, ou maintenant de droits LGBT, Correa avance avec le courant. L’idéologie mondialiste s’accommode fort bien d’oppositions qui permettent justement d’avancer. Mais certains dossiers sont là pour mettre tout le monde d’accord.
 
Ainsi en est-il des droits LGBT dont la revendication et l’imposition ne connaissent précisément pas de frontières.
 
En décembre 2013, Rafael Correa ne ménageait pas le lobby : « Une chose est le mouvement féministe pour l’égalité des droits, que nous soutenons de tout cœur. Mais voici qu’il y a des excès, des fondamentalismes où l’on propose des choses absurdes. Il ne s’agit plus d’égalité des droits, mais d’égalité sous tous les rapports : que les hommes ressemblent à des femmes et les femmes à des hommes. Ça suffit ! »
 
Il poursuivait, de manière non moins passéiste aux yeux des idéologues du genre : « Hommes et femmes nous sommes, grâce à Dieu, différents, complémentaires, et ce n’est pas pour imposer des stéréotypes, mais que c’est bon de voir une femme garde ses traits féminins, et qu’un homme garde ses traits masculins. (…) Je préfère une femme qui ressemble à une femme, et je crois que les femmes nous préfèrent, nous les hommes qui ressemblons à des hommes. »
 

Le président de l’Equateur prend des mesures favorables au lobby LGBT

 
Après avoir en juillet 2014 légalisé les unions civiles homosexuelles, le président Correa en est désormais à dénoncer les « stéréotypes, les préjugés » qui sont les nôtres « dès la naissance ». Lui qui interdisait l’enseignement de l’idéologie du genre dans les écoles en 2013 vient d’annoncer que « des fonctionnaires publics vont être chargés des droits de l’homme et de la non discrimination ». « Il y a beaucoup de discrimination au niveau des collèges à l’égard des jeunes dont l’identité de genre est différente de leur sexe biologique. Il faut respecter cette décision », a-t-il dit.
 
Mais pourquoi a-t-il donc changé à ce point ? Rafael Correa a expliqué qu’il regarde « ce que font les autres pays ». Il envisage déjà de faire figurer le mot « genre » plutôt que « sexe » sur les documents d’identité : « Nous regardons ce que font d’autres pays pour prendre des mesures très responsables. (…) C’est réellement un droit des homosexuels : si leur identité est féminine, personne n’a à vérifier davantage. »
 
L’association Silueta X qui faisait partie des collectifs LGBT reçus par le président Correa a publié au lendemain de la rencontre une longue liste des engagements pris. Entre autres, les centres de santé devront être « inclusifs » à l’égard de l’orientation sexuelle. « Vulnérables », les trans devront avoir accès à un « baccalauréat accéléré » et à des programmes spécifiques de « réinsertion éducative » et dans le monde du travail, où des inspections spécifiques traqueront la « discrimination en raison de l’orientation sexuelle ».
 

Rafael Correa se soumet à la pensée dominante dans une spectaculaire « conversion »

 
Les fonctionnaires publics devront suivre des cours de sensibilisation aux thématiques LGBTI et lors des Gay Prides 2015 divers ministères devront ouvrir des guichets spécifiques sur leurs droits, tandis que le ministère de l’Intérieur sera chargé de « sensibiliser » de manière plus précise les forces de l’ordre.
 
Au chapitre de la citoyenneté, on lit même que les LGBTI feront partie du comité d’accueil du pape François qui se rend en Equateur ce 5 juillet.
 
Et ainsi Rafael Correa s’inscrit-il, avec les principaux représentants du pouvoir dans son pays, dans les nouvelles normes internationales que le lobby gay impose avec la même ardeur que celui de l’avortement. Sous quelles pressions ? Avec quelles promesses, sous quelle menace ? S’agit-il d’un changement d’avis, d’une « conversion » sincère vers ce qui apparaît en effet comme une sorte de religion à part entière ? Lavage de cerveau ?
 
Tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que le processus mental constaté chez le président équatorien n’a rien d’un cas isolé. Ils sont nombreux, les politiques qui à travers le monde ont modifié leur regard sur l’idéologie du genre et les droits LGBT. Ce changement inouï a d’ailleurs frappé une masse impressionnante de gens ordinaires, après des millénaires de respect des lois de la nature et d’une morale partagée. Tout cela s’est évaporé en quelques décennies. Voilà sans doute l’un des phénomènes sociologiques les plus étranges et les plus frappants de notre temps.
 

Anne Dolhein