Le billet
Primaire à gauche : l’opération Macron accélère via la gifle de Valls et la percée de Hamon

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La mise en scène de la primaire à gauche est désormais claire : la percée de Hamon et la plongée de Valls (gifle comprise) visent à promouvoir le candidat le plus à gauche, pour dégager la route de Macron. Sous couleur de « renouvellement », l’opération pousse au pouvoir une créature orthodoxe du mondialisme.
 
Je ne sais pas vous, mais chaque fois que je vois Benoît Hamon, avec son crâne de Frankenstein sans couture, ses yeux de robot et ses postillons qu’aucune question n’arrête, je ne suis pas loin de la crise d’allergie. Pourtant les Instituts de sondage le disent tous, il fait une percée fulgurante, Napoléon à Austerlitz et Guderian à Abbeville, c’était de la gnognotte à côté : selon BVA, il talonnerait Valls (34 %) avec 27 % au premier tour de la primaire à gauche, selon l’institut Elabe, avec 28 % des intentions de vote, il l’égalerait. Dans tous les cas, il fait plus que doubler son score depuis le début du mois. Bizarre. Je ne dois pas être le cœur de cible de la Belle Alliance.
 

Avec sa gifle Valls plonge à la primaire, percée de Hamon

 
Mais cette étonnante percée ressortit-elle aux mystères de l’âme humaine ou aux manipulations sans mystère auxquelles se livrent les politiciens ? Tous les sondages qui prétendent mesurer la percée de Hamon proclament en même temps la plongée de Valls et le maintien de Montebourg : tant et si bien qu’ils prévoient que l’un ou l’autre de ces deux candidats classés les plus à gauche pourra battre l’ancien premier ministre au deuxième tour de la primaire.
 
L’enfarinage et la gifle reçue par Valls ont la même fonction : sans doute le candidat a-t-il tenté de retourner ces agressions à son profit, mais quand on prétend incarner l’autorité et la sécurité, il est assez ridicule de se laisser chahuter ainsi, puis de faire prononcer ensuite par une justice sans réflexion une sanction sans mesure : voilà de quoi rendre Valls encore plus détestable à droite comme à gauche, et dégager le chemin de Macron. Et celui-ci doit se réjouir en plus d’être la cible des attaques communes des candidats à la primaire de gauche, le parti socialiste étant discrédité dans l’opinion et les débats n’ayant rien fait pour en améliorer l’image.
 

Un candidat marqué à gauche pour faciliter l’opération Macron

 
Emmanuel Macron, tout autant que Benoît Hamon, est une créature des sondages et des médias. Il incarne l’européisme, le mondialisme des Rothschild et le centrisme les plus classiques, avec de petites coquetteries de contradictions propres à arnaquer sur les marges à droite comme à gauche. Arnaud Montebourg a parlé de loup et de flou, il n’y a ni loup ni flou, Macron est un produit calibré par le marketing, on sent le fabriqué dans le moindre détail. Un Hamon élu à la primaire de gauche, un Montebourg à défaut, aura deux vertu. D’abord, il mettra Valls au rencart, ce qui en soi n’est pas une perte, mais incitera le grand troupeau du centre gauche orphelin de Juppé à se reporter sur Macron. Ensuite, il grignotera vraisemblablement Mélenchon, accentuant dans les prochains mois, j’entends déjà médias et sondages, la « dynamique Macron ». Tant et si bien qu’on aurait un deuxième tour Macron-Fillon, ou mieux Macron-Le Pen : la récente interview de Brigitte Bardot tend à dédiaboliser la patronne du FN pour garantir sa place en finale. « L’homme neuf » poussé par le système n’aurait plus qu’à la gober toute crue. Une belle opération pour le mondialisme conquérant et la maçonnerie, après le sans-faute Hollande.
 

Pauline Mille