La Chine travaille actuellement à étendre sa présence militaire dans le monde en multipliant le nombre de ses bases navales et de ses sites de soutien logistique, dans le cadre d’un plan nommé « Projet 141 ». L’affaire a été mise au jour à la suite d’un « fuitage » de documents par le Pentagone en avril dernier qui évoquent notamment des « relations secrètes » entre la Chine et la Russie, et de nouvelles informations concernant des négociations en cours visant à permettre l’installation d’un site d’entraînement militaire conjoint accueillant des soldats cubains et chinois, rapprochant ainsi dangereusement l’armée chinoise de la Floride.
La Chine possède déjà des bases militaires à l’étranger, la plus connue, et la seule qu’elle reconnaît officiellement avoir, étant celle de Djibouti sur la côte d’Afrique orientale, depuis 2017. Il suffit de payer une location en dizaines de millions de dollars pour y avoir une installation – c’est le cas des Etats-Unis, notamment, et bien sûr de la France.
Le Projet 141 de la Chine au service de l’expansion communiste
Mais alors, pourquoi pas la Chine ? La réponse est double : premièrement, c’est un Etat communiste et totalitaire, qui, grâce au secours d’institutions et de personnalités mondialistes de divers ordres, a pu se hisser sur le podium de tête des nations industrialisées et commerçantes, et étend ainsi le pouvoir du communisme. Deuxièmement, de telles installations militaires sont des éléments qui viennent renforcer une expansion déjà importante dans le domaine non militaire : prêts qui assoient sa domination dans des nations africaines, accaparement d’infrastructures civiles importantes, installation de la fameuse « route de la soie » au profit des exportations et de sa présence et de son poids dans de nombreux pays…
Il ne faut pas oublier, en effet, que la Chine est adepte de la « guerre hybride », où les forces et progrès techniques viennent soutenir le pouvoir, l’organisation et la force militaire en y étant délibérément ordonnés.
Outre Cuba et Djibouti, on parle d’une installation en voie de construction dans les Emirats arabes unis. Si les Emirats ont déclaré que le projet avait été suspendu depuis un an, on apprenait en avril que les travaux avaient repris. Que la Chine cherche à devenir un joueur de premier plan au Proche Orient est évident, notamment à travers son entremise pour rapprocher l’Arabie Saoudite avec l’Iran, ce qui revient à favoriser la sortie de l’Arabie de l’influence des Etats-Unis pour l’attirer dans le camp des pays proches de la Russie.
Cuba, Emirats, pays africains et asiatiques : les bases militaires de la Chine progressent
D’aucuns diront que c’est une bonne nouvelle puisqu’elle signe un recul supplémentaire des USA dans leur « hégémonie mondiale ». C’est passer à côté de la réalité : la mainmise sur de nombreuses institutions mondialistes, la coopération de tous au projet de « lutte contre le réchauffement » dont les objectifs sont clairement collectivistes, et le degré supplémentaire de pouvoir tyrannique digital sur les populations dont la Chine use sans scrupules.
Selon des informations du Wall Street Journal en 2019, un accord secret a également été conclu par la Chine avec le Cambodge : dans ce cas précis, selon le journal, l’imagerie satellite a confirmé l’existence de travaux sur place compatibles avec un tel objectif. La Guinée équatoriale est également sur la liste des lieux convoités par la Chine pour installer ses forces navales.
La Chine chercherait par ailleurs, selon le Département de la Défense des Etats-Unis, à installer des bases logistiques au Myanmar, en Thaïlande, à Singapour, en Indonésie, au Pakistan, au Sri Lanka, aux Emirats arabes unis, au Kenya, aux Seychelles, en Tanzanie, en Angola et au Tadjikistan.
L’administration américaine a cherché à minimiser l’importance de ces projets chinois, en affirmant en substance qu’elle était au courant et faisait ce qu’il fallait pour les « contrôler », voire les « contrecarrer ». Le projet cubain a d’abord été démenti par les Américains, avant de reconnaître qu’un site chinois de collecte de données existe dans l’île depuis 2019.