Protestations contre un curé de Calabre qui prêche la morale catholique

Protestations Curé Calabre Catholique
 

Don Raffaele Feroleto, le curé de Cropani Marina, bourg de deux mille habitants situé en Calabre près de Catanzaro, sur la semelle de la botte, a pris l’initiative originale aujourd’hui de prêcher la morale catholique traditionnelle. Il a adressé une lettre ouverte à ses paroissiens, contre le divorce, le concubinage et les unions entre personnes de même sexe. Cela a provoqué les protestations indignées d’associations LGBT+, avec l’appui de la municipalité et dans le silence, pour l’instant, de sa hiérarchie.

 

Les idées « médiévales » du curé

Les réseaux sociaux se sont enflammés comme de l’amadou au soleil de la Calabre, et la ville de Catanzaro a aussitôt formé un Comité Kropos avec les associations spécialisées pour dénoncer le message « triste et embarrassant » lancé par le curé, allant jusqu’à parler « d’idées médiévales » dans le meilleur style nouille en vogue. Ce comité a synthétisé ses protestations d’une manière solennelle dans une longue réponse écrite dont voici un extrait représentatif : « En face d’une telle indécence, on ne peut rester silencieux. Tout cela n’a rien à voir avec le christianisme ».

 

Un enseignement strictement catholique

De quelle « indécence » le malheureux curé s’était-il rendu coupable ? Il avait écrit ceci : « La famille traditionnelle, constituée d’un homme et d’une femme qui célèbrent le sacrement de mariage devant l’autel du Seigneur, est en voie d’extinction dans notre société moderne. Il y a quelques années encore, les Chrétiens considéraient le mariage comme l’un des piliers essentiels pour fonder une vie pleine et heureuse. Mais les chiffres nous disent que dans les récentes décennies les mariages religieux ont connu une chute dramatique et que les rares familles nées avec la bénédiction de Dieu paraissent de plus en plus fragiles, confuses, perdues, pas du tout préparées à veiller sur le développement humain et spirituel des parents et des enfants ». Puis il a rappelé que les « unions illégitimes » énumérées plus haut sont « de sérieuses attaques contre l’institution de la famille fondée sur le mariage ».

 

Les protestations de militants LGBT+

Voilà une constatation qui semble tout à fait conforme à l’enseignement catholique, comme aussi les exhortations qui l’ont suivie. Le curé a engagé ses ouailles à un « travail de formation évangélique » qui se traduit par « une prière personnelle et communautaire intensifiée, une participation joyeuse à la messe du dimanche, et la réception des sacrements avec une grande foi ». Rien de très original, mais rien « d’indécent » non plus, aux yeux du bon sens. Ce serait un scandale, pourtant, pour le comité qui avait organisé en 2021 et 2022, il le rappelle, un événement nommé « Cropani au-dessus de l’arc-en-ciel » pour « célébrer l’amour et discuter des droits civils et de la discrimination ».

 

La mairie contre la famille traditionnelle que défend le curé

Le comité a poursuivi : « Il ne peut être accepté que dans une petite réalité comme la nôtre (dans lequel le curé du village tient un rôle important), la dévotion à une célébration religieuse soit utilisée de façon spécieuse pour délivrer des messages de haine de ce type ». Et de déplorer « qu’en 2023 notre communauté soit couverte de ridicule ». Le « notre » est révélateur de ce que la presse ne précisait pas : le comité Kropos est un comité LGBT. Mais l’important est que la mairie se soit officiellement associée à lui pour condamner le curé. Elle a pris ses « distances avec le concept de famille traditionnelle exprimé dans la lettre (du curé). La famille, sans distinction de religion ni d’orientation sexuelle, est où existent des sentiments de paix, d’amour et d’honnêteté ».

 

L’arc-en-ciel frappe jusqu’au fin fond de la Calabre

Selon la presse, une majorité de réactions internet est hostile au curé. Quid du peuple de Cropani Marina ? L’histoire ne le dit pas. Mais la révolution arc-en-ciel avance : on savait les juges, nationaux et supranationaux (voir la décision de la cour européenne des droits de l’homme condamnant la Roumanie) hostiles à la morale catholique, comme aussi les gouvernements, les institutions internationales et les médias : mais l’imprégnation de l’idéologie LGBT+ est aujourd’hui telle que le curé d’un petit village de Calabre ne peut plus dire ce que l’Église catholique a toujours affirmé sans soulever des protestations apparemment unanimes. Le silence des évêques italiens et du premier d’entre eux est à cet égard assourdissant.

 

Pauline Mille