Le recyclage du plastique : un mythe néfaste, coûteux et même anti écologique

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Recycleur de plastique : c’est devenu une vertu dont ne peut se déparer à moins d’être immédiatement taxé d’inconscient, de régressif et même d’assassin, eu égard à tous les animaux des océans condamnés apparemment d’emblée. L’Etat la prône, les entreprises s’en gargarisent, les citoyens s’en réclament en ouvrant, jour après jour, l’œil déterminé, leurs multiples poubelles…

Mais quid de la réalité effective du recyclage du plastique ? Et quid, surtout, de son bien-fondé ? L’Union européenne en a fait un étendard de moralité alors que le processus est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. C’est le constat sans appel du Telegraph : « Beaucoup de ces initiatives sont confuses, certaines sont loin de tenir leurs promesses et d’autres causent directement plus de dommages environnementaux qu’elles n’en évitent. »

Et personne ne veut l’avouer, de l’Etat qui adhère à tous les programmes de « durabilité » imposés par les mondialistes, aux compagnies pétrolières et aux entreprises qui, empêtrées dans des normes trop contraignantes, passent l’éponge et confient les basses besognes aux pays pauvres. Les dikats verts fournissent vraiment les plus grands mensonges.

 

Le mythe écologique : un article recyclable n’est pas forcément recyclé

Premier mensonge : en faisant l’effort de trier, les consommateurs participent au recyclage du plastique.

The Telegraph prend l’exemple de la chaîne de supermarchés britannique Tesco qui, en 2021, a installé des poubelles dans ses magasins pour que ses clients puissent y déposer leurs « plastiques souples » difficiles à recycler, comme le polyéthylène basse densité des sacs de courses et des couvercles en film. A l’époque, l’entreprise prévoyait avec audace qu’elle « collecterait plus de 1.000 tonnes par an » et qu’elle en recyclerait le plus possible.

Une enquête récente de l’Environmental Investigation Agency et du groupe de pression Everyday Plastic a montré l’envers du décor : la très grande majorité de ces déchets ont fini par être incinérés plutôt que recyclés.

Les clients sont donc induits en erreur et cet état de fait ne se limite pas, bien sûr, aux plastiques souples. Selon Greenpeace, 58 % de tous les déchets plastiques au Royaume-Uni sont incinérés, 14 % sont exportés vers d’autres pays et 11 % sont envoyés en décharge : seuls 17 % sont effectivement recyclés (la France parvient à 23 %). Et la situation est encore pire aux Etats-Unis où, selon le journaliste d’investigation John Stossel, seulement 5 % environ du plastique est recyclé.

 

Il s’agit moins d’une question scientifique que d’une question économique

Deuxième mensonge : le recyclage est économiquement intelligent.

Si les entreprises échouent dans leur tentative de se plier au jeu écolo, c’est que c’est tout simplement irréalisable, à la fois pratiquement et économiquement. « La réalité est que la plupart des plastiques sont incroyablement bon marché à produire. Il est difficile de recycler des matériaux bon marché de manière rentable car les marges sont très faibles », souligne The Telegraph.

Déjà, le public lui-même n’y comprend rien. Qui n’a jamais été en désaccord, chez lui, pour savoir si tel receveur pouvait recevoir tel ou tel plastique ? Le fait est qu’il n’existe aucune législation concernant les symboles de recyclage sur les étiquettes. Il y a bien ce qu’on appelle la « boucle de Mobius » (trois flèches se poursuivant autour d’un triangle), mais cela indique juste qu’un objet peut être recyclé, pas qu’il sera nécessairement accepté dans tous les systèmes de collecte.

Le vrai tri se fait sur les tapis roulants, dans des installations de recyclage, grâce à la spectroscopie infrarouge (ou Raman) qui analyse les plastiques et identifie l’empreinte structurelle des molécules. Mais après cela il faut encore les traiter, de manière différente, dans des machines appropriées pour chaque type le nécessitant – et il existe environ 40.000 sortes de polymères synthétiques…

Tout cela coûte beaucoup d’argent. Et les pays occidentaux n’ont souvent pas les infrastructures adéquates (n’en voulant pas non plus subir le coût). En France, par exemple, aucun site n’est capable de recycler le plastique polystyrène dont sont constitués les pots à yaourt : le peu qui est récupéré dans les tris est envoyé en Espagne – avec le coût de leur fameuse empreinte carbone que le transport représente !

Le Dr Chris DeArmitt, considéré comme l’un des meilleurs scientifiques du monde en matière de matières plastiques, le dit tout net : « La véritable raison pour laquelle le plastique n’est souvent pas recyclé est que cela n’en vaut pas la peine. » Le pire, c’est que l’Etat le sait, mais que cela ne l’empêche pas de taper sur les doigts des entreprises comme on l’a vu le mois dernier avec l’action en justice lancée par la Californie contre ExxonMobil, l’accusant d’avoir promu à tort la recyclabilité des plastiques thermodurcissables…

 

Recyclage : une idéologie folle devenue politique publique

Aujourd’hui, si le recyclage mécanique standard pourrait fonctionner, en théorie, pour une bonne partie des plastiques, cela coûte en réalité beaucoup moins cher d’expédier le plastique dans le monde entier pour être brûlé – et c’est donc ce qui se passe.

Empêtrés dans des normes trop élevées, les Occidentaux envoient leur plastique recyclable depuis de nombreuses années à ceux qui veulent bien les prendre, à savoir les pays pauvres (la Chine a fini par l’interdire) où la gestion des déchets est moins coûteuse. Mais ces derniers recyclent peu ou alors dans des conditions très polluantes, préférant brûler ou surtout jeter dans l’océan. Et les abus se multipliant, les déchets dangereux frayent souvent avec les recyclables.

Un franc succès pour l’Occident qui joue la politique de l’autruche.

Un rapport rédigé en 2018 pour la Global Warming Policy Foundation par un professeur adjoint en épidémiologie générale à l’Université d’Helsinki (et intitulé « Sauver les océans – Arrêter de recycler le plastique ») n’hésitait pas à dire que les écologistes idéologiques des années 1980 et leurs rêves de recyclage étaient la cause ultime du problème des déchets marins : « La solution raisonnable et efficace aux déchets plastiques est de les incinérer. Cela réduit leur volume de 80 % et permet de les éliminer en toute sécurité dans des décharges. »

 

Le plastique, plus vert que prévu

Troisième mensonge : le plastique est anti écologique.

La politique écologiste voudrait soit recycler le plastique, soit tout bonnement l’interdire. Pour le Dr DeArmitt cité par The Telegraph, « c’est une vision à court terme qui ignore complètement les effets secondaires. Des dizaines d’études sur le cycle de vie complet ont montré que dans 93 % des cas d’emballage, le plastique est l’option ayant le plus faible impact environnemental ».

Une étude, menée par l’Imperial College en 2019, a révélé que le remplacement du plastique sur les emballages alimentaires par des alternatives (comme le coton, le verre, le métal ou les bioplastiques) augmenterait en moyenne le poids de l’emballage de 3,6 fois, la consommation d’énergie de 2,2 fois et les émissions de dioxyde de carbone de 2,7 fois ! De plus le plastique préserve mieux les produits alimentaires, permet une meilleure conservation et donc un moindre gaspillage. Pour le Dr DeArmitt, l’honnêteté consiste à reconnaître la positivité de l’équation.

Et n’oublions pas, rappellent les scientifiques, que les plastiques ne constituent qu’environ 0,5 % des matériaux manufacturés utilisés par l’humanité : le ciment et l’acier ont une « empreinte carbone », s’il faut utiliser leur jargon faussé, bien plus importante. Le sac en coton biologique qu’on fait l’effort d’acheter est tout au plus un signal de fausse bonne vertu…

La guerre aux plastiques des institutions internationales qui prétendent ainsi lutter contre le changement climatique est un miroir aux alouettes.

 

Clémentine Jallais