Un juge de Californie donne raison à la pâtissière Cathy Miller qui a refusé de réaliser un gâteau de mariage pour deux lesbiennes

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C’est au nom de ses droits constitutionnels que le juge David Lampe a estimé que « le marché » ne peut contraindre un individu à soutenir un message avec lequel il est en désaccord. Les gâteaux de mariage sont des formes « d’expression artistique », a ajouté ce juge de Californie pour donner raison à la pâtissière chrétienne Cathy Miller, et par conséquent leur réalisation doit bénéficier du droit à la liberté d’expression garantie par le Premier amendement de la constitution américaine. Cette décision prend le contre-pied d’un autre jugement prononcé dans le Colorado à l’encontre du pâtissier Jack Phillips qui avait refusé de fournir un gâteau de mariage pour deux homosexuels au motif que cela violait sa foi chrétienne.
 
Poursuivi par les deux hommes, condamné par la commission des droits civils de l’Etat, Phillips apportait son affaire devant la Cour suprême où elle est actuellement pendante et il renoncé à proposer des gâteaux de mariage, au fort détriment de son chiffre d’affaires.
 

La pâtissière Cathy Miller pouvait refuser de réaliser un gâteau, mais non de le vendre s’il avait déjà été cuit !

 
En Californie, le juge Lampe avait proposé dans un premier temps d’attendre que la cour suprême se prononce puisque les circonstances et les arguments étaient similaires, mais c’est l’Etat de Californie qui a insisté pour qu’il se prononce, ce qu’il a fait en expliquant que sa décision aurait été autre s’il s’était agi d’un gâteau fait à l’avance.
 
« Aucun pâtissier ne peut placer ses marchandises dans un présentoir, ouvrir son magasin, puis refuser de vendre en raison de la race, de la religion, du genre, ou de l’identification de genre. La différence ici est que le gâteau en question n’avait pas encore été cuit », a-t-il affirmé. Il a également pris en compte le fait que Cathy Miller avait indiqué aux deux femmes l’adresse d’une autre pâtisserie susceptible de répondre à leur demande.
 

Le juge de Californie a défendu la liberté d’expression face au mariage de deux lesbiennes

 
Décision favorable, donc, mais sous des airs de concession. Pour Ron Paul, cela constitue en soi une atteinte aux droits, comme il l’avait dit à la suite d’une autre affaire ou des pâtissiers chrétiens dans l’Oregon ont été condamnés à 135.000 dollars d’amende en 2017. Il faisait remarquer que même en cas de victoire, l’implication du juge dans de telles affaires aurait signifié une atteinte significative aux droits de propriété et à la liberté de contracter qui sont désormais réduits au rang de privilège pour les personnes invoquant des « convictions religieuses sincères », qui plus est soumises au contrôle des juges et des fonctionnaires.
 
Ainsi, face aux revendications du lobby LGBT, qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, les boulangers pâtissiers chrétiens obtiennent des décisions fondées sur l’idée que c’est le gouvernement qui accorde ou non les libertés individuelles.
 

Jeanne Smits