Refuser les différences, c’est mentir !

Quand on votait le PACS, le mariage homosexuel était tabou. Dix ans plus tard il est voté, la PMA et la GPA formeraient « une autre question ». Lorsqu’une fausse injustice est combattue par un mensonge, elle en engendre d’autres. Si les homosexuels peuvent adopter, il n’y a aucune raison qu’ils ne puissent avoir recourt aux techniques médicales pour concevoir leurs enfants. C’est ce que nous dit une proposition de loi déposée le 19 juillet au Sénat.

 
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Il y a dix ans, à l’occasion des débats sur le PACS, Elisabeth Guigou promettait solennellement : « le mariage ce n’est pas simplement des individus qui contractent pour organiser leur vie commune, c’est bien plus que cela. C’est l’articulation et l’institutionnalisation de la différence des sexes ». Mais les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent.

Les défenseurs du mariage homosexuel ne pouvaient se satisfaire de ce contrat, à fortiori lorsque, disent-ils, la différence des sexes ne relèvent pas de l’évidence mais de la construction sociale. Ils exigent un mariage identique, soutenant que la nature ne dirait rien que nous ne puissions dépasser.

 
Promis, pas de GPA…
 
Le 17 mai, la loi autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe était votée.

Ses défenseurs refusaient de reconnaitre que l’adoption n’était qu’une étape qui paraitrait rapidement insuffisante, et qu’après avoir instauré une inégalité majeure entre les enfants – privant certains d’un père ou d’une mère-, ils viendraient à légaliser leur marchandisation.

La PMA n’est pas dans ce projet de loi et sera discutée plus tard. Mais quoi qu’il en soit pas de GPA, répétaient-ils à l’envi.

Dans une lettre rédigée par François Hollande et lue dans l’Hémicycle le 1er février dernier, on pouvait lire : «Je souhaite que le débat sur le projet de loi sur l’ouverture du mariage de même sexe, qui ne contient aucune disposition sur la procréation médicalement assistée ou sur la gestation pour autrui, puisse se dérouler dans des conditions de respect mutuel conformes à nos traditions parlementaires» alors que certains députés mettaient en garde contre les conséquences certaines de ce projet de loi.

Mais si l’on doit donner pareillement à tous sans tenir compte des différences entre les êtres, leurs choix, leurs désirs, et leurs modes de vie, alors toute limite disparaît inévitablement.
Si la loi considère deux homosexuels comme « parents », comment refuser la PMA à deux femmes ?
Et si demain, les femmes peuvent compter sur les techniques médicales pour concevoir leur enfant, ne serait-il pas profondément injuste de le refuser aux hommes ?
Voilà comment l’adoption, réponse à un désir d’adultes, mène à la légalisation de la PMA et de la GPA.

Une proposition de loi déposée au Sénat le 19 juillet dernier pour légaliser la PMA le prouve : « En ouvrant le droit pour les personnes de même sexe d’adopter, la loi a affirmé que les couples homosexuels peuvent former une famille, être parents et élever des enfants. Cette proposition de loi y fait naturellement suite en élargissant la possibilité pour ces couples d’accéder à la parentalité ». C’est l’évidence et soutenir le contraire est mentir.

 
Et derrière, le genre !
 

La PMA est aujourd’hui autorisée pour les couples infertiles. La proposition de loi poursuit donc la bataille de l’égalitarisme et de l’abolition de toutes les distinctions : « les couples de même sexe se trouvent exclus de cette possibilité. La présente proposition de loi a pour objet d’ouvrir l’assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu’il s’agisse d’une infertilité médicale ou « sociale ».

Les termes employés sont directement issus de l’idéologie du genre : la Nature a des lois, jugées discriminantes, et donc rejetées : l’infertilité de deux personnes de même sexe serait une construction sociale ; il serait urgent de déconstruire ce modèle « hétéronormé ».

« Par la loi, nous avons dépassé un ordre du droit qui se fondait sur une norme sociale majoritaire, un modèle familial ignorant la pluralité des modes de parentalité qui existent. Ce modèle familial, comme tous les autres, ne relève ni de l’évidence ni de la nature. Il n’est qu’une construction sociale et a donc, par son principe même, vocation à évoluer» poursuit la proposition.

 
François Hollande incapable ou malhonnête
 

Le 28 mars dernier, François Hollande déclarait : « la PMA ne fait pas partie du projet de loi, c’est renvoyé au comité national d’éthique qui doit donner un avis avant la fin de l’année. [S’il dit non], je respecterai son avis. La GPA restera interdite tant que je serai président ».

Les sénateurs lui répondent : « Le Comité consultatif national d’éthique a été chargé de remettre un avis sur la PMA. Si cet avis pourra nourrir un débat, il ne demeurera qu’un avis soumis à l’appréciation du législateur ».
Contraindront-ils Hollande à la démission ?

La légalisation de la GPA semble inévitable, toujours au nom de l’égalitarisme et de l’abolition de toute distinction. Surtout lorsque la proposition de loi a une ambition claire : « Il n’existe aucun droit à l’enfant. Mais notre société ne pourra sortir que grandie d’avoir permis à ceux qui le désirent de devenir parents, au-delà de tous préjugés qui doivent être dépassés ».