USA : beaucoup de croyants, de culture scientifique, rejettent certaines théories en désaccord avec leur foi

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Une nouvelle étude menée par un professeur-assistant de l’Université du Wyoming, Timothy O’Brien, vient de révéler que beaucoup d’adultes américains très croyants connaissent bien les réalités et théories scientifiques actuelles et rejettent néanmoins certaines affirmations scientifiques au profit de ce que leur enseigne leur religion, notamment en ce qui concerne la création ou l’évolution. Une position intellectuelle que le chercheur et son équipe ont appelée la « perspective post-laïque ».
 

Un regard sur les théories scientifiques éclairé par la foi

 
« Ces personnes connaissent les explications scientifiques des origines de l’humanité et de l’univers parce qu’ils ont des connaissances en matière de génétique, de radioactivité, d’astronomie ou de toute autre question scientique », explique Shiri Noy, professeur-assistant qui a participé à cette étude avec Timothy O’Brien. « Mais ils ne sont pas d’accord avec la théorie selon laquelle l’univers a débuté avec une grosse explosion ou avec celle qui affirme que les hommes sont le résultat d’une évolution à partir d’autres espèces animales. »
 
Pour réaliser leur étude, les chercheurs se sont servis des données nationales représentatives des années 2006, 2008 et 2010, dans lesquelles les Américains se définissent eux-mêmes comme protestants, catholiques, juifs, d’autres religions ou même comme n’appartenant à aucun groupe religieux particulier.
 

Un Américain sur cinq n’oppose pas science et religion

 
Au terme de cette étude, ils estiment que 43% des Américains donnent la préséance à la religion sur la science, que 36% font l’inverse tandis que 21%, soit un Américain sur cinq, adoptent cette position « post-laïque » qui prend en considération à la fois la science et la foi.
 
L’étude révèle en outre que cette dernière catégorie de personnes a un meilleur niveau d’études et de revenus que les autres.
 
C’est la première fois qu’une étude considère la manière dont les Américains articulent leurs connaissances religieuses et scientifiques au lieu de se focaliser sur la manière dont ils les opposent.
 

Certaines théories de la science ne sont pas rejetées par ignorance mais en parfaite connaissance de cause

 
Et la réponse est sans appel : « Nous affirmons que ces personnes rejettent certaines théories scientifiques non à cause d’un manque de connaissance, mais parce qu’ils choisissent d’interpréter certains faits à la lumière de leur foi » explique Shiri Noy.
 
Un Américain sur cinq est donc proche des positions créationnistes, de facto interdites de cité en France. A l’inverse de ce que donne à penser cette étude, ils ne motivent pas leur refus de certaines théories scientifiques par un « choix » entre science et religion dans ces domaines mais par le rejet d’affirmations qu’ils considèrent comme des dogmes antichrétiens sans fondement scientifiques. Les auteurs de cette étude évitent la question de fond : certaines affirmations scientifiques doivent-elles être reçues comme des vérités solides, établies, ou s’agit-il d’armes idéologiques de propagande contre la religion qu’il convient précisément de soumettre à une analyse scientifique ? On ne saurait leur tenir rigueur de ce silence : nul ne saurait briser les préjugés en un jour, dans les milieux scientifiques plus qu’ailleurs.
 
Une étude qui montre donc que tous les croyants ne sont pas des brutes au front bas…