Tests d’émissions polluantes : après Volkswagen, Renault ?

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Carlos Ghosn, le patron de Renault, dont le titre a chuté lourdement ce jeudi à la Bourse de Paris.

 
Dans la ligne du scandale Volkswagen (et malgré les précisions apportées depuis), le constructeur français Renault s’est retrouvé bousculé jeudi en Bourse, après qu’on eut appris que la Direction de la concurrence avait procédé à des perquisitions sur trois de ses sites, bien que le ministre de l’Ecologie, Ségolène Royale, ait précisé que cette enquête ne signifiait aucunement qu’il y ait eu fraude sur les tests d’émissions polluantes. Malgré tout, le titre a perdu près de 23 % au cours de la séance, avant de remonter partiellement.
 
Les tests réalisés chez Renault l’ont été dans le cadre de l’enquête gouvernementale sur les émissions polluantes du diesel ; c’est-à-dire directement dans les suites de l’affaire Volkswagen. Comme l’affirme Ségolène Royal, ils n’établissent pas, en ce qui concerne Renault, l’existence de logiciels de fraude sur les véhicules du constructeur français.
 

Scandales à répétition dans le monde automobile ?

 
Néanmoins, poursuit-elle, ils ont établi l’existence de dépassements de normes chez le constructeur français, ce qui n’est pas le cas chez PSA Peugeot Citroën, qui a fait savoir que les tests effectués sur ses véhicules n’avaient montré aucune anomalie, et qu’il ne faisait donc pas l’objet d’un complément d’enquête de la DGCCRF.
 
Tout cela explique sans doute cette réaction boursière sur le titre Renault – chat échaudé craint l’eau froide… –, même si le ministre assure, à l’issue d’une réunion de la commission ministérielle créée à la suite du scandale Volkswagen, faire « toute confiance à Renault ».
 
Peut-être est-ce la Bourse qui ne fait pas toute confiance à Ségolène Royal ? Ou au gouvernement ? Ou à François Hollande ?
 

Après Volkswagen, Renault ?

 
De son côté, Renault explique dans un communiqué que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a décidé de procéder à un complément d’investigation…
 
Sans doute précise-t-on, dans l’entourage de la direction, parce qu’il doit y avoir « des écarts entre les niveaux d’oxydes d’azote (NOx) mesurés en laboratoire et ceux enregistrés en condition plus réelle d’utilisation des véhicules, qui expliquent cette démarche de la DGCCRF ».
 
Denis Baupin, vice-président écologiste de l’Assemblée nationale et membre de la commission Royal, a déclaré de façon plus précise, à propos des tests effectués, que « l’anomalie est au moins d’un facteur de trois à cinq – trois à cinq fois plus importante – que ce qui était attendu par rapport aux résultats des homologations ».
 
Bien. Il y a donc une anomalie légale, sur au moins certains véhicules, dont on ne nous dit pas, en définitive, ce qu’elles impliques au point de vue de la réalité. Et la Bourse, rendue frileuse par les précédentes affaires, et par un climat général morose, a préféré ne pas prendre de risques…
 

Tests d’émissions polluantes : une situation française sous contrôle…

 
Néanmoins, après avoir perdu près de 23 % au cours de la séance de jeudi, l’action Renault a finalement clôturé en recul de 10,28 % à 77,75 euros.
 
Le groupe français semble pourtant confiant. Il est vrai que, en décembre dernier, il avait annoncé un investissement de cinquante millions d’euros afin de réduire l’écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d’homologation et en situation réelle.
 
Ce qui semble prouver que les responsables du groupe avaient prévu le coup, et que la situation actuelle, si elle constitue sans doute une déception, n’est pas une réelle surprise…
 

François le Luc