Des Républicains favorables au rétablissement de la peine de mort

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Olivier Dassault estime que la perpétuité réelle n’est pas suffisante pour punir les terroristes.

 
Olivier Dassault, député Républicains de l’Oise, a réclamé vendredi, à la suite de l’arrestation de Salah Abdeslam et des attentats de Bruxelles, le rétablissement de la peine de mort en France pour les auteurs d’actes terroristes. De son côté, Xavier Bertrand, président du même parti de la région Hauts-de-France (sic !), avait déclaré la veille qu’il n’aurait pas voté l’abolition de la peine de mort en 1981 s’il avait été député à cette époque. Le débat serait-il rouvert ?
 
« Ce n’est pas la simple représaille du retrait de la nationalité ou une peine de période de sûreté pouvant aller jusqu’à 30 ans qui effrayeront ces ennemis de la Liberté mais bien davantage la peur de tomber sous le couperet de la justice. » Dans un communiqué, Olivier Dassault, député Républicains de l’Oise, n’y va pas par quatre chemins, reprenant une proposition de loi déposée en 2006, et souligne ainsi ce que le débat actuel sur la déchéance de nationalité et la perpétuité « réelle » peut avoir d’inconsistant.
 

Olivier Dassault favorable au rétablissement de la peine de mort

 
Olivier Dassault insiste. Il estime très clairement que les auteurs d’attentats « n’ont plus à recevoir de compassion de la part de notre Nation », et que se contenter d’une « perpétuité effective », comme vient de le proposer sa collègue Nathalie Kosciusko-Morizet, c’est se voiler la face. « Cela ne perturbera jamais les projets diaboliques de ces bombes humaines », affirme-t-il.
 
Et de fait, on peut sérieusement douter qu’un terroriste djihadiste soit, en quoi que ce soit, perturbé par l’idée de perdre ses papiers d’identité, au point de renoncer à ses projets. L’étonnement (feint ?) de certains politiques quand certains islamistes arrivent à passer la frontière sans leurs papiers d’identité frise, de fait, le ridicule…
 
Olivier Dassault entend donc jouer pleinement, avec ses collègues, son rôle de législateur : « Ne laissons plus ces monstres agir, eux qui refusent notre modèle de société et propagent leur idéologie de mort. Combattons-les avec nos armes, celle d’un Etat de droit en rétablissant unanimement la peine de mort. »
 

Un débat pour les Républicains ?

 
Xavier Bertrand, président de la région « Hauts-de-France », évoque un souci analogue. « Aujourd’hui, avec le recul, je pense que supprimer la peine de mort a du sens à une condition : c’est que ceux qui en relèveraient ne sortent jamais, jamais de prison », affirme-t-il.
 
Evoquant le vote de 1981, il ajoute : « A l’époque, si j’avais été député, je crois que je n’aurais pas voté l’abolition de la peine de mort. »
 
Il est toujours facile de réécrire l’Histoire. Je ne sais où se situe la sincérité d’Olivier Dassault, mais Xavier Bertrand, lui, se paye de mots.
 
Cela dit, leurs propos ont au moins le mérite de lever, dans les esprits, un tabou…
 

François le Luc