Les restaurants français aux prises avec la crise

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Parmi les entreprises en difficulté en France, et elles sont à leur plus haut niveau depuis quinze ans, selon Le Monde, les restaurants et autres brasseries affichent le triste record des défaillances, les fermetures étant 17 % plus nombreuses en janvier 2025 que la moyenne constatée entre 2010 et 2019. Les chiffres d’affaires baissent, les marges se réduisent, et ceux qui ne profitent pas d’une clientèle touristique voient leur fréquentation s’effondrer également, surtout à l’heure du déjeuner. En cause : le télétravail, le repli sur des formules « prêt à manger » des boulangeries de quartier, les commandes réduites à un plat sans café, quand le plat n’est pas remplacé par une entrée… La hausse des prix – 20 % en deux ans – n’a pas comblé le manque à gagner ; il l’a même accéléré en effrayant le client. Mais les charges ne cessent de grimper, à commencer par l’énergie (témoin ce restaurant parisien qui vient de voir sa facture trimestrielle d’électricité passer inopinément de 2.000 à 5.000 euros). A quoi il faut ajouter le remboursement des prêts « coûte que coûte » des fermetures covid récupérés sur le dos de ceux qu’on a empêché de travailler. Résultat : des restaurateurs partent à la retraite et leurs affaires ne sont pas reprises ; d’autres établissements ferment pour faillite. Le covid – encore lui – a poussé les braves gens à croire qu’ils n’avaient plus besoin de se voir et de partager le pain, le sel et surtout le vin. Sans compter l’inflation qui lui a fait suite, et ronge le pouvoir d’achat d’une classe moyenne qui n’en peut mais. Les restaurants qui baissent leur rideau, c’est politique, finalement. Qu’on nous permette d’être sceptique devant l’explication proposée (parmi d’autres) au Monde par Karim Soleilhavoup, directeur du groupe Logis Hôtels : « Beaucoup d’établissements ne se sont pas mis à proposer des plats avec plus de végétal. » Encore un peu, et on nous dira que les restaurants s’en seraient tous tirés s’ils avaient sacrifié à la Terre-Mère en construisant leurs cartes autour d’une salade au chou kale quinoa avec un faux steak au tofu.