Tisanes, méditation, rituels du dodo ne font qu’aggraver les troubles du sommeil

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Avez-vous l’habitude de vaporiser votre oreiller avec des huiles essentielles pour mieux sombrer dans un sommeil bien mérité ? Peut-être préférez-vous les tisanes relaxantes du genre « sleepy time » ou « nuits tranquilles » qui promettent de vous ouvrir bien grands les bras de Morphée ? Ou sera-ce plutôt un lait chaud, ou un bain chaud, ou une couette chaude ? Seriez-vous de ceux qui se laissent tenter – et ça, c’est dangereux pour l’âme – par le yoga ou la « méditation pleine conscience » ? Sachez que tous ces rituels du dodo ne feront qu’aggraver insomnies et troubles du sommeil.

C’est en tout cas ce qu’affirme Kathryn Pinkham, naguère psychologue clinicienne à la National Health Service britannique et fondatrice de la Clinique de l’insomnie. Son raisonnement tient la route : « l’hygiène du sommeil », qui alimente le marché florissant de vendeurs de rêve qui vantent méthodes infaillibles, sprays et autres rideaux occultants, repose sur une vigilance de tous les instants qui est aux antipodes de l’endormissement.

 

Les rituels du sommeil tiennent éveillé !

Lors d’une rencontre avec des personnes d’âge moyen, Postcards from Midlife, elle a expliqué que ses clients venaient la voir en disant qu’ils avaient « tout essayé » : plus ils en faisaient pour mieux dormir, moins ils dormaient. Dormir n’est-ce pas se désintéresser du monde qui nous entoure ?

Elle explique : « Vous adoptez une longue routine de relaxation : “Je dois prendre un bain, faire une heure de yoga, prendre un thé pour m’endormir et écouter mon programme de pleine conscience.” En fait, vous vous serez contenté de créer une très longue routine qui débouche sur l’insomnie. »

 

Aggraver les problèmes, un bon plan commercial

Ce qu’elle recommande, c’est de modifier sa relation avec son lit. Ne pas avancer son coucher, mais se coucher nettement plus tard pour créer « l’appétit » du sommeil. En cas de réveil au milieu de la nuit, ne pas s’obstiner à compter des moutons en se morfondant, mais se lever et faire quelque chose d’intéressant jusqu’à ce que l’oreiller vous appelle de lui-même : « Plutôt que de rester au lit, d’essayer désespérément de se calmer et de se sentir si énervé et stressé, laissez tomber. Abandonnez la lutte, sortez du lit, faites autre chose. »

Bref, il faut reprogrammer son horloge interne, au lieu de boire cette camomille qu’on exècre ou de s’imposer des exercices qui ne détendent que leurs concepteurs.

Avec ça, j’ai les paupières qui tombent. A demain !

 

Jeanne Smits