Selon les derniers chiffres officiels, un chômeur sur cinq au Royaume-Uni est un immigré, alors que « seulement » 13 % des habitants sont nés à l’étranger. Mais avec un chômage qui n’a jamais été aussi bas depuis 42 ans, avec 4,4 % de personnes sans emploi, même chez les immigrés le taux de chômage est à faire rêver les travailleurs français : 5,3 %. Ce dernier chiffre cache néanmoins une double réalité, puisque c’est uniquement chez les immigrés qui ne sont pas originaires de l’UE que le chômage est plus élevé que la moyenne, à 6,3 %. Chez les immigrés de l’UE, il est au contraire à 4 % seulement. Le taux d’emploi des personnes âgées entre 16 et 64 ans pour la période d’avril-juin 2017 était de 75,1 %. C’est un record historique et cela dément les prévisions des Cassandre qui prétendaient que, s’ils votaient pour le Brexit, les Britanniques assisteraient, impuissants, à la fuite de leurs emplois vers le continent.
A l’approche du Brexit, le nombre d’immigrés de Bulgarie et de Roumanie augmente au Royaume-Uni
Par ailleurs, alors que les négociations pour la sortie de l’UE ont à peine démarré, le nombre d’arrivées de nouveaux travailleurs de l’UE continue d’augmenter, principalement à cause des Roumains et des Bulgares. Le nombre de ressortissants de ces deux nationalités s’est accru d’un tiers au cours de l’année écoulée pour atteindre le niveau record de 362.000 sur un total de 2,37 millions de résidents de l’UE au Royaume-Uni (contre 2,33 millions un an plus tôt). Inversement le nombre de ressortissants des 14 autres pays de « la vieille UE » a légèrement baissé par rapport à la période d’avril-juin 2016, passant de 995.000 à 972.000. Quant aux Européens de l’Est arrivés en masse après l’élargissement de l’UE de 2004, ce qui inclut donc les Polonais mais non les Roumains et les Bulgares, leur nombre a baissé de 2,3 % et dépasse encore légèrement le million.
En Ecosse, le départ des travailleurs de l’UE s’accompagne d’une baisse du chômage et d’une hausse des salaires
Une nouvelle qui confortera le choix des partisans du Brexit, c’est la fuite des travailleurs européens d’Ecosse qui s’accompagne d’une hausse des salaires dans cette région du Royaume-Uni. Ainsi que l’avait constaté la Banque d’Angleterre dans une étude publiée à la fin 2015, l’immigration massive de travailleurs étrangers a exercé une pression à la baisse sur les salaires des Britanniques, et il est donc logique que leur départ entraîne l’effet inverse. Reste à savoir bien entendu si le gouvernement britannique va restreindre l’immigration conformément au mandat qui lui a été donné par le peuple lors du référendum sur la sortie de l’UE.