Entre la guerre aux prétendus discours de haine et la chasse aux grands propriétaires, le Royaume-Uni glisse vers le communisme

Royaume-Uni glisse vers communisme
 

Marre de ressasser 1984 de George Orwell ? Son pays natif est pourtant sur l’exact chemin de son célèbre roman qui dénonce le totalitarisme à travers une société dans laquelle les individus ont perdu absolument toute liberté, jusqu’à la liberté de penser. Selwin Duke de The New American l’observe, une nouvelle fois, avec justesse, dans un article relayant les dernières folies constatées outre-Manche, dont certaines ressemblent aux nôtres (l’Occident va malheureusement globalement dans le même sens, malgré quelques heureuses sorties de route).

Ce que le Royaume-Uni est en train de devenir, selon lui ? « Un Etat dystopique où la police punit les personnes qui contredisent l’idéologie du régime et où des confiscations de terres de facto sont envisagées. » Le discours public se trouvera de plus en plus paralysé, tandis que disparaîtront les grands propriétaires… La démocratie occidentale a bon dos, qui prône à tout crin le contraire. Mais rassurez-vous, « c’est pour votre bien ».

 

Se gargariser de l’antiracisme et surtout ne jamais se tromper

Ce n’est pourtant pas ce qui a traversé l’esprit de la chroniqueuse du Daily Mail, Allison Pearson, lorsque, le 10 novembre au matin, elle a dû ouvrir, en robe de chambre, sa porte d’entrée à deux policiers. Ils l’ont en effet informée qu’elle faisait l’objet d’une enquête et l’ont invitée à un entretien volontaire. Que la police de l’Essex se déplace un dimanche pour signifier à quelqu’un qu’il est pisté en vertu de la « loi sur l’ordre public » concernant des éléments prétendument « susceptibles de ou destinés à provoquer la haine raciale », sans vouloir lui dire pourquoi, pose déjà question.

Mais Allison Pearson pense avoir la réponse.

Comme le raconte The Telegraph, elle a fait une publication sur X, il y a plus d’un an, qui relayait une vidéo montrant deux hommes tenant un drapeau dans une rue britannique et flanqués d’un groupe de policiers. « Comment osent-ils », a-t-elle écrit, quelques semaines seulement après le massacre du 7 octobre… « Invités à poser pour une photo avec de charmants amis britanniques pacifiques d’Israël samedi, la police a refusé. Regardez ce groupe sourire avec les ennemis des Juifs. »

Devant les commentaires, elle s’est rapidement rendue compte que son interprétation n’était pas la bonne : tenu par des partisans du parti politique pakistanais Pakistan Tehreek-e-Insaf, le drapeau n’était pas lié au Moyen-Orient. Et reconnaissant son erreur, elle a donc supprimé son post. L’affaire aurait dû s’arrêter là, mais c’était sans compter les dénonciateurs avides grâce auxquels la Police a immédiatement ouvert une enquête sur un possible « incident haineux non criminel » (NCHI) et une possible violation de la « loi sur les communications malveillantes ».

Mieux, elle s’est empressée de créer ce qu’on appelle un « gold group » : habituellement dirigé par un chef de police adjoint, son objectif est de garantir une efficacité maximum et est généralement utilisé pour gérer les incidents majeurs tels que les attentats terroristes ! On croit rêver.

 

Se féliciter de la chance d’avoir un adversaire transgenre au football quand on est une fille

Plusieurs réflexions s’imposent. En soi, déjà, comme le faisait remarquer le célèbre avocat Geoffrey Robertson, le fait d’accuser Mme Pearson d’incitation à la haine raciale est stupide et faux : c’est la police qui a été critiquée, elle n’a visé aucun groupe en fonction de son ethnie. Mais surtout on est en droit de s’affoler de l’échelle des priorités démontrée par cette Police de l’Essex, plus prête à chasser les prétendus opposants à la diversité que les vrais criminels ! Parce qu’en plus, il est de notoriété publique que le trafic de drogue a pris, dans ce comté, des proportions dantesques et que la police elle-même reconnaît qu’elle ne peut y faire face en raison du manque de ressources !

La réalité est que l’idéologie woke prime sur tout le reste et que le discours dit de haine, c’est-à-dire la libre expression de son opinion contradictoire, est la faute la plus grave à commettre contre l’establishment, car vous vous mettez de votre propre chef en travers de la nouvelle moralité obligée.

Dans le même ordre d’idées, c’est ce qui est arrivé à cette jeune fille britannique de 17 ans, suivie en plus pour autisme, qui a été suspendue de sa ligue de football pour six matches. Son péché était d’avoir interrogé un « adversaire transgenre “barbu” », comme le dit The Telegraph, en lui demandant : « Etes-vous un homme ? » Elle s’inquiétait effectivement d’avoir en face un mâle, étant donné que les nouvelles règles de la Football Association autorisent les personnes nées de sexe masculin à jouer dans le football féminin… Elle a été reconnue coupable de transphobie et punie.

Car on ne discute pas avec le genre. La féministe Julie Bindel l’a aussi appris à ses dépens : elle a révélé, il y a quelques jours, que deux agents de Scotland Yard se sont rendus à son domicile pour l’avertir qu’ils enquêtaient sur l’un de ses tweets (qu’ils ont refusé d’identifier) ​comme un « crime de haine » (dont ils n’ont pas précisé le type) à la suite d’une plainte d’un membre du public (dont ils n’ont pas voulu révéler l’identité).

 

La lutte contre les soi-disant « discours de haine » s’amplifie au Royaume-Uni et ailleurs

Comme le notait un article de la Free Speech Union, une organisation qui défend la liberté d’expression, « la surveillance des “discours de haine” n’est que la dernière méthode en date pour faire respecter l’orthodoxie de la gauche ».

Depuis 2014, lors de la création du concept par le College of Policing, la police en Angleterre et au Pays de Galles a enregistré des centaines de milliers d’incidents haineux non criminels (NCHI). Ils doivent être suivis, selon le responsable de cette politique Paul Giannasi, parce qu’ils conduisent, affirme-t-il, de façon quasi inéluctable à des crimes de plus en plus graves (s’appuyant en cela sur la « pyramide de haine » du psychologue Gordon Allport qui va de l’antilocution à l’extermination).

Les auteurs doivent donc être au minimum inquiétés, voire neutralisés. Rappelons qu’au Canada, le projet de loi C-63, évoqué ici, érigera directement en crime haineux le fait d’exprimer une opinion contradictoire sur tous ces sujets dont l’orientation est définie par l’Etat, et les contrevenants pourront être arrêtés.

Alors évidemment, comme le rappelle la Free Speech Union, aucun lien n’a jamais été documenté entre ces NCHI et les vrais crimes haineux qui en résulteraient immanquablement ! Et leur nature est tellement subjective qu’il semble impossible de les poursuivre sans outrance jusqu’à la tyrannie. La seule culpabilité est en réalité d’enfreindre la moralité imposée de ces Etats perclus de wokisme.

Comme le rappelait l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman, dans The Telegraph, « aujourd’hui, ceux qui osent remettre en question le credo actuel des frontières ouvertes, l’idéologie du genre ou l’activisme pro-palestinien sont confrontés à l’ostracisme, à une atteinte à leur réputation et potentiellement – ​​par le biais des NCHI – à une surveillance autorisée par l’Etat ».

 

Redonner ce trop plein de terres… Des vertus du communisme

Et si vous « possédez », à défaut de parler, le régime communisant s’intéresse aussi à vous. The New American a relevé l’éditorial de Will Hunton du Guardian, qui cible les agriculteurs avides qui « thésaurisent les terres depuis trop longtemps », avant d’annoncer la merveilleuse idée du Parti travailliste qui pourrait en faire en sorte qu’ils ne « puissent plus les posséder à perpétuité ».

Dans le cadre de l’allègement fiscal sur les successions pour les terres agricoles proposées dans le budget, il a été décidé que ceux qui héritent de terres d’une valeur supérieure à 2 millions de livres (3 millions de livres s’ils étaient mariés au défunt) rejoindront le reste de la société et se verront imposer des droits de succession sur leur legs – bien qu’à un taux deux fois inférieur, avec une exonération élargie et 10 ans pour le payer.

Et The Guardian se frotte les mains : « Certaines des plus grandes propriétés seront obligées de vendre des parcelles de terre pour payer les droits de succession, comme elles le faisaient avant 1984 sans que le monde ne s’écroule »…

Comme le note le site en ligne American Thinker, « il ne s’agit pas d’une distribution de la richesse des plus privilégiés aux moins privilégiés, mais d’une distribution de la richesse de la classe moyenne aux ultra-riches. (…) Comme vous vous en souvenez peut-être, l’un des thèmes les plus révélateurs du Manifeste communiste, la révolution communiste ne peut “être réalisée… qu’au moyen d’incursions despotiques dans les droits de propriété” ».

« Nous devrions nous rappeler que nous ne sommes pas en Europe de l’Est sous les communistes », avertissait une collègue d’Allison Pearson. Non, effectivement, lui répond Selwyn Duke : « Tu es en Europe de l’Ouest sous les néo-communistes ! »

 

Clémentine Jallais