Les entreprises du Royaume-Uni envisagent d’implanter des micro-puces à leurs employés

Royaume Uni micro puces employés
 
Au Royaume-Uni, un certain nombre d’entreprises envisagent d’implanter des micro-puces à leur personnel, afin, entend-on, d’améliorer la sécurité ainsi que la production, rapporte TheNewAmerican. La Suède est déjà familière du fait. La pratique s’étendra inexorablement. Et tous les résidents pourront ainsi, peu à peu, être mis sous surveillance. A commencer par les gens les plus insérés socialement, ceux des grandes entreprises…
 

Des salariés avec des micro-puces bientôt au Royaume-Uni

 
Au moins deux entreprises de micropuces – BioTeq (Royaume-Uni) et Biohax (Suède) – ont annoncé qu’elles collaboraient avec plusieurs grandes entreprises britanniques, juridiques et financières, pour mettre au point un micro-puçage de leurs salariés. De la taille d’un grain de riz, les puces sont insérées sous la peau, entre le pouce et l’index des employés, et utilisent la technologie d’identification par radiofréquence (RIFD).
 
Objectif : assurer la sécurité des installations et stocker les données des employés…
 
Les entreprises défendent le fait que des milliers de Suédois, déjà, se sont fait implanter ces micro-puces depuis 2013. Leur chiffre a doublé sur les deux dernières années. Beaucoup les utilisent même pour enregistrer leurs billets de train, grâce à un partenariat avec le réseau ferroviaire national suédois.
 
« Ces sociétés ont des documents sensibles qu’elles traitent, a déclaré le fondateur de Biohax. Les micropuces sous-cutanées leur permettraient d’imposer des restrictions à toute personne (…) Si l’on obtient un taux de participation de 15 %, il s’agit d’une proportion importante de personnes qui n’auront pas besoin d’un laissez-passer physique. »
 

Une technologie de contrôle envahissante

 
Les critiques ont heureusement surgi, craignant que les salariés ne se voient imposer cet outil étranger intra-corporel.
 
« Nous savons que les travailleurs craignent déjà que certains employeurs utilisent la technologie pour les contrôler et les micro-gérer, privant ainsi leur personnel du droit à la confidentialité », a déclaré Frances O’Grady, secrétaire générale du Congrès des syndicats britanniques. « La micropuce donnerait aux patrons encore plus de pouvoir et de contrôle sur leurs travailleurs. Il y a des risques évidents, et les employeurs ne doivent pas les écarter, ni faire pression sur le personnel pour qu’il soit micro-pucé. »
 
La Confederation of British Industry (CBI), le syndicat patronal le plus important, et le Congrès des syndicats (TUC) ont tiré la sonnette d’alarme. « Les entreprises devraient plutôt se concentrer sur des priorités immédiates et engager leurs employés ».
 

Les employés n’auront qu’à s’y plier

 
Mais les entreprises se basent toujours sur le volontariat – au moins dans un premier temps. Attirer le chaland par une petite augmentation ou des facilités dans l’entreprise, et l’affaire sera entendue. Après l’accoutumance de la majorité, on pourra forcer les derniers récalcitrants.
 
Aux États-Unis, une société du Wisconsin, Three Square Market, a annoncé en 2017 qu’elle commencerait à micro-pucer ses employés, en commençant sur une base de volontariat. Une cinquantaine de ses employés ont accepté de passer à la micro-puce. Alors que la technologie a été introduite à l’origine pour permettre aux employés de travailler et de payer leurs achats alimentaires, le PDG de l’entreprise a déclaré que la technologie d’identification par radio-fréquence (RFID) pourrait faire davantage, comme ouvrir des portes, utiliser des photocopieurs, déverrouiller des téléphones… Cela semble toujours anodin au départ.
 
Liz McIntyre, experte en protection de la vie privée des consommateurs et fondatrice de CAMCAT – Citizens Against Marking, Chipping and Tracking, une organisation qui lutte contre les technologies de pistage forcé telles que les micropuces implantables, ne dit pas autre chose : commencer à se mettre dans la tête l’idée que micro-pucer des individus atteints de la maladie d’Alzheimer, des prisonniers et des délinquants sexuels est somme toute raisonnable, c’est ouvrir la porte à toute la suite, à savoir le flicage permanent de tout habitant, de ses déplacements physiques à toutes ses activités payantes ou non. « Cela devient banal, normal et les gens l’acceptent. »
 

Clémentine Jallais