Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président russe Vladimir Poutine ont échangé des lettres mardi, s’engageant à développer leurs liens dans ce que Kim a appelé une « relation stratégique de longue durée », a fait savoir le média d’Etat de Pyongyang, KCNA. La Russie de Poutine affiche ainsi sa proximité croissante avec l’Etat totalitaire communiste adepte de la menace nucléaire.
Ces lettres marquent le 78e anniversaire de la libération de la Corée de la domination japonaise de 1910 à 1945, également célébré comme une fête nationale en Corée du Sud.
La Russie et la Corée du Nord affichent des objectifs communs
Dans sa lettre à Poutine, Kim Jong-un a déclaré que l’amitié entre les deux pays s’était forgée lors de la Seconde Guerre mondiale, avec la victoire sur le Japon, et qu’elle démontrait aujourd’hui « pleinement leur invincibilité et leur puissance dans la lutte pour briser les pratiques arbitraires et l’hégémonie des impérialistes », selon KCNA. Le discours sur le « colonialisme » et l’« impérialisme » a de fait pris un tour plus insistant en Russie qui retrouve à beaucoup d’égards la rhétorique en vigueur au temps de l’URSS.
« Je suis fermement convaincu que l’amitié et la solidarité (…) se transformeront en une relation stratégique de longue durée, conformément aux exigences de la nouvelle ère. Les deux pays sortiront toujours vainqueurs, en se soutenant et en coopérant fermement l’un avec l’autre dans la réalisation de leurs causes et de leurs objectifs communs », affirme Kim dans sa lettre.
Dans son message à Kim, Vladimir Poutine s’est également engagé à renforcer les liens bilatéraux. « Je suis sûr que nous renforcerons la coopération bilatérale dans tous les domaines pour le bien-être des deux peuples et pour la stabilité et la sécurité de la péninsule coréenne et de l’ensemble de l’Asie du Nord-Est », a-t-il écrit selon KCNA.
Le rapprochement Kim-Poutine ne dérange pas la Chine
Les Etats-Unis accusent la Corée du Nord de fournir des armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine, notamment des obus d’artillerie, des lanceurs de fusée à l’épaule et des missiles. Pyongyang et Moscou ont nié toute transaction portant sur des armes.
Cependant, le mois dernier, le ministre russe de la défense s’est tenu aux côtés de Kim lors d’un défilé militaire à Pyongyang, au cours duquel les deux hommes ont passé en revue les missiles à capacité nucléaire et les drones d’attaque les plus modernes de la Corée du Nord.
Une réunion demandée par les Etats-Unis, l’Albanie et le Japon devrait réunir ce jeudi les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Corée du Nord ; la dernière réunion de cet organisme remonte à 2017. La Chine s’y est opposée, affirmant qu’elle ne ferait qu’« intensifier la confrontation et l’antagonisme ».
On peut dire que les blocs se dessinent assez clairement…