Russie : initiative orthodoxe pour l’interdiction constitutionnelle de l’avortement

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La Russie de Poutine a beau passer aux yeux de certains pour un pays favorable à la famille, dans les faits, les pouvoirs publics ne font rien pour « protéger les enfants avant leur naissance », déplore un groupe de chrétiens. Ils demandent l’interdiction constitutionnelle de l’avortement et la reconnaissance que la vie humaine commence dès la conception. A l’initiative de la campagne, des membres de l’Eglise orthodoxe.
 
« Le droit humain à la vie depuis l’instant de la conception doit être garanti et le processus de révision constitutionnelle doit être engagé par un référendum national », telle est la demande de la résolution qui a été rédigée à l’issue de cette réunion à la cathédrale Saint-Sauveur de Moscou, où 400 personnes ont participé à son lancement.
 
Législateurs fédéraux ou régionaux, membres de la Douma, experts médicaux et représentants de groupes religieux, ils ont choisi la Journée internationale des droits de l’enfant pour publier cette résolution qui demande également une modification de la loi fédérale sur le système de santé, les médicaments, l’assurance maladie et, plus généralement, la garantie des droits des enfants.
 

L’avortement, fléau particulièrement dévastateur en Russie

 
Mais l’accent a été mis sur l’avortement volontaire qui tue un million d’enfants à naître chaque année en Russie. L’un des principaux initiateurs de la résolution, Sergueï Chesnokov, a déclaré à Izvestia que malgré la ratification par la Russie de la Convention internationale des droits de l’enfant en 1990, rien n’est fait pour « protéger les enfants avant leur naissance » ; seuls 10 % des avortements sont pratiqués pour des raisons de santé, a-t-il précisé.
 
Dans tous les cas, souligne la résolution, l’avortement volontaire est un « meurtre » qu’il faut interdire, y compris lorsqu’il se pratique au tout début de la grossesse par le biais de contraceptifs ayant une « fonction abortive » comme la pilule du lendemain ou les dispositifs intra-utérins. Selon les statistiques citées par la campagne « Pour la vie » menée par Chesnokov, 9 millions de femmes ont désormais recours à ce type de contraception abortive en Russie.
 

Une initiative orthodoxe pour une réforme constitutionnelle difficile

 
Le texte propose de faire encourir une responsabilité pénale aux médecins qui pratiquent l’avortement, à tous ceux qui font pression pour qu’une femme le subisse, mais aussi aux mères elles-mêmes (bien que celles-ci soient souvent les secondes victimes de l’avortement).
 
L’initiative propose également de cesser le financement public de l’avortement : un budget annuel de 6 milliards de roubles (103 millions d’euros) qui pourrait être utilisé pour l’aide aux futures mères.
 
Jusqu’à présent, toutes les initiatives en ce sens ont été rejetées par le gouvernement russe sous prétexte qu’elles aboutiraient à davantage d’avortements clandestins, au détriment de la santé des femmes : c’est exactement le même discours que celui du lobby de l’avortement dans l’ensemble du monde. La Russie continue également de tolérer la gestation pour autrui, ce qui n’est pas très orthodoxe.