Nicolas Sarkozy devant une France « exaspérée »

Sarkozy France exaspérée
 
Nicolas Sarkozy a dressé jeudi le portrait d’une France « inquiète et exaspérée » par les violences auxquelles elle est confrontée, accusant directement son successeur François Hollande d’être responsable de cette situation.
 
« Jamais je n’ai vu notre pays si tendu, les Français si inquiets, les passions si vives », a déclaré le président des Républicains lors d’une réunion publique tenue devant un millier de personnes à Pierrevert, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
 

Une France « exaspérée »

 
« Dans l’état d’exaspération actuel, si on continue comme cela, on peut aller à un affrontement très grave entre Français. Si on ne voit pas cette réalité, c’est qu’on n’a pas compris ce qui se passe », a-t-il ajouté, jetant ainsi une pierre dans le jardin de son successeur.
 
Pour Nicolas Sarkozy, François Hollande est en effet directement responsable de l’état de délabrement qui frappe aujourd’hui notre pays. « Monsieur Hollande voit la violence faire des ravages pendant son quinquennat. (…) Quand on ment, on récolte la violence. (…) La France n’en peut plus de cette impuissance. »
 
Et de donner en exemple les membres du collectif « Nuit Debout », et la « violence scandaleuse » des débordements recensés en marge des manifestations contre le projet de loi El Khomri sur la réforme du travail.
 
« Monsieur Valls ne peut-il s’occuper du problème de ces individus, casseurs, voyous ? », s’est-il interrogé.
 
Nicolas Sarkozy n’a pas tort, mais il se dédouane un peu facilement de la situation de notre pays. Certes, nous en sommes arrivés, sous François Hollande, à un état de faiblesse qui pourrait s’avérer létal si personne n’y mettait bon ordre. Mais l’idée même d’ordre fait désormais grincer tellement de dents que l’on peut se demander s’il se trouve désormais quelqu’un pour l’appliquer…
 

Nicolas Sarkozy comme possible solution ?

 
C’est d’ailleurs ce qu’affirme aussi Nicolas Sarkozy en continuant son discours. « Je ne crois pas, souligne-t-il, qu’une société puisse fonctionner sans autorité. L’autorité n’est pas un droit, c’est un devoir. »
 
Est-ce à dire, alors qu’Alain Juppé caracole toujours en tête des sondages pour l’élection présidentielle de 2017 que Nicolas Sarkozy se serait enfin décidé à se présenter à la primaire de la droite et du centre ? Décidé, peut-être. Mais ne l’annoncera pas encore. « Un tout petit peu de patience, vous ne serez pas déçu », a-t-il ainsi lancé jeudi à ses partisans. Avant d’ajouter : « Je n’ai pas l’habitude d’être en retard aux rendez-vous. »
 
L’affirmation paraît transparente. Quel autre rendez-vous occupe, de fait, l’esprit de nos compatriotes actuellement ?
 
Cela dit, peut-on faire confiance à Nicolas Sarkozy ? L’ancien président nous a fait, sur le sujet de l’ordre notamment, beaucoup de beaux discours quand il était en exercice. Mais il lui est arrivé néanmoins trop souvent de renâcler devant l’obstacle… Et il faudrait sans doute plus que des paroles pour que les Français décident de s’y laisser prendre.
 

François le Luc