Nicolas Sarkozy et les sondages

Sarkozy sondages
 
Tantôt honni des Français, tantôt réduisant son écart avec Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ne cesse de faire le yoyo dans les sondages dans l’optique de la primaire à droite pour la présidentielle 2017.
 
Si Alain Juppé est toujours en tête des intentions de vote des personnes qui se déclarent certaines de participer à la primaire de novembre, son écart avec l’ancien président se réduit puisqu’ils pointent désormais respectivement à 35 % et 27 %. Par mesure de comparaison, il convient de noter que le troisième homme de ces intentions pour la primaire est désormais Bruno Le Maire (13 %) passé devant François Fillon (12 %). Autant dire que le match, s’il doit avoir lieu, devrait se dérouler entre ces deux vieux adversaires.
 

Calculs et sondages

 
Selon les mêmes critères, on nous assure que, au second tour, Alain Juppé l’emporterait avec 59 % des voix, contre 41 % à Nicolas Sarkozy.
 
On veut bien… Mais on nous précise ensuite que, si l’on considère les seuls sympathisants des Républicains, Juppé et Sarkozy seraient au coude à coude, avec 34 % d’intentions de vote au premier tour ; alors que, au second tour, le maire de Bordeaux arriverait en tête avec 52 % des voix contre 48 % à son rival.
 
Autrement dit, ce sondage n’a guère d’importance, puisque, pour l’élection proprement dite, il va de soi que les sympathisants des Républicains représentent une réalité plus grande que le tout venant disant être assuré de voter à la primaire. Mieux ! on nous précise que cette enquête a été réalisée du 28 avril au 20 mai auprès d’un échantillon de 8.604 personnes, au sein duquel on a finalement isolé 808 d’entre elles se déclarant certaines de participer à la primaire – autrement dit à peine 10 %.
 
On se demande ce que peut bien signifier une telle manipulation des chiffres, auxquels on fait dire à peu près n’importe quoi.
 

Nicolas Sarkozy : un retour embarrassant

 
Il va de soi que, pour certains candidats de droite, le lancement officieux dans la campagne de Nicolas Sarkozy, qui nous rejoue actuellement son hymne à l’identité française, est un mauvais signe, annonciateur d’une déclaration officielle. Même le Front national espère que Nicolas Sarkozy cèdera avant de reprendre du service. Au début de la semaine, se fondant sur un mauvais sondage pour l’ancien chef de l’Etat, Florian Philippot disait Nicolas Sarkozy rattrapé par son mauvais bilan.
 
Une analyse sans réelle réflexion : on ne voit pas en effet, même dans les chiffres, en quoi Nicolas Sarkozy serait davantage rattrapé par son bilan que l’actuel locataire de l’Elysée François Hollande.
 
La réflexion du lieutenant de Marine Le Pen est évidemment tactique. Il est clair que, dans la perspective de 2017, le candidat (ou plutôt la candidate) du Front national préférerait se retrouver face à François Hollande, face même à n’importe quel autre représentant de la droite plutôt que face à Nicolas Sarkozy. Celui-ci, en effet, tient un discours (sur l’identité nationale donc en ce moment) qui, même si l’on peut douter, compte-tenu de l’expérience, de sa sincérité totale, vient couper un tant soit peu l’herbe sous le pied de ladite candidate.
 
A suivre donc…
 

François le Luc