Scandinavie : des enfants jokers dans la guerre des gangs, trop jeunes pour être condamnés

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Le phénomène vient de Suède mais il s’est récemment étendu à la Norvège, pays d’apparence plutôt tranquille jusqu’alors. Le réseau s’appelle Foxtrot. Il vient de Suède, où il a été lancé en 2010, et se trouve téléguidé d’Iran, ce qui le rend difficile à démanteler. Il offre à qui les demande attentats à la bombe et tentatives d’assassinat. Ses hommes de main se disputent la domination du trafic de drogue en Scandinavie. Sa particularité, sa tendance nouvelle, est qu’il emploie aujourd’hui des tout jeunes adolescents de douze, treize et quatorze ans, presque encore des enfants d’allure. Mais, comme les enfants soldats du Libéria naguère, d’une détermination sans faille et d’une grande cruauté le cas échéant. Et qui opèrent partout, pour pas cher. Un garçon de 15 ans est soupçonné d’avoir jeté une grenade dans un restaurant de Stromment, à 12 kilomètres d’Oslo. Une employée qui émince des suchis refuse d’en parler aux journalistes : « Ici personne ne parle anglais. » Une fusillade a eu lieu fin septembre à Sarpsborg, dans le sud de la Norvège. On parle de tireurs entre douze et quatorze ans. Enfin, deux gamins de 13 ans viennent de détruire à la grenade un salon de manucure à Bislett, quartier tranquille de la capitale. Sa propriétaire, une Norvégienne de 79 ans, n’a « aucune idée » du mobile de la chose. La police refuse de dire leurs noms, c’est interdit par la loi norvégienne, mais, sous le manteau avoue ce que chacun sait : les agresseurs ne sont pas des Scandinaves de souche. Autre particularité de la loi locale : au-dessous de quinze ans, aucune poursuite pénale n’est possible, même pour des crimes graves, comme le meurtre. Dans l’affaire de Bislett, par exemple, l’un des deux coupables a été placé en internat spécialisé, l’autre a été relâché. Cette faille juridique est tout bénéfice pour les jeunes criminels – et leurs employeurs, parfaitement cyniques. Le Telegraph, quotidien britannique, a déniché des offres de recrutement sur les réseaux sociaux : « Si vous voulez travailler pour Foxtrot, contactez-moi ici. » Ou encore : « Vous serez bien payé et Fox vous protègera », le tout orné d’emojis avec un renard et un revolver. Et enfin : « Des boulots possibles en Suède, Danemark, Norvège et à l’étranger. » Pour le député conservateur Mahmoud Farahmand, la guerre des gangs à travers les enfants est un produit de l’immigration (de 4 % dans les années 90, la proportion d’immigrés est passée à 16 % en 2024) : « Nous devons être honnêtes sur ceci : la plupart de ces enfants sont issus de l’immigration. »