Non, la sécheresse en Amazonie n’est pas record, on a vu pire avant le « changement climatique »

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L’information a fait le tour du monde : sous le mot clef « inquiétant », le journal 20 minutes assure ainsi il y a quelques jours que la « sécheresse dévastatrice » en Amazonie en 2023 avait été « causée par le changement climatique ». « Le poumon vert tousse », assure le quotidien gratuit à l’instar de la plupart des autres gros médias de toute langue. Mais est-ce vrai ? Et surtout, l’Amazonie a-t-elle été en proie à une sécheresse record, comme on l’entend aussi un peu partout ? Le site climaterealism.com affirme qu’il n’en n’est rien : la sécheresse en Amazonie a connu des niveaux encore plus importants alors que le « réchauffement climatique » tel qu’on le décrit aujourd’hui n’en était qu’à ses balbutiements, même à l’aune des alarmistes.

Une étude scientifique et vérifiée par les pairs publiée en septembre dernier par le journal de l’American Meteorological Society s’est penchée sur les records de sécheresse et d’inondations de l’Amazone dans le Brésil du Nord Est entre 1790 et 1900. Sous la plume de Daniela Granato-Souza et de David W. Stahle, cet article de recherche pose que les niveaux les plus hauts et les plus bas du fleuve Amazone « pourraient ne pas avoir dépassé la variabilité naturelle de la précipitation et du débit au cours du 19e siècle ».

 

Sécheresse record en Amazonie ? On oublie 1804, 1865…

Répertoriant des sécheresses spectaculaires, parmi lesquelles celle constatée par voie de mesures instrumentales en 1925-1926 au cours de laquelle le trafic commercial avait carrément été interrompu entre Iquitos et Manaus, les auteurs concèdent qu’il y a eu au début du 21e siècle des sécheresses et des pluviométries extrêmes mais attirent l’attention sur le fait qu’il est difficile de se prononcer sur leur caractère exceptionnel faute de mesures de niveau du fleuve à Manaus avant 1902.

Mais on possède des récits historiques auxquels ils se sont intéressés en y associant une étude dendroclimatique qui mesure les variations des cernes de croissance annuelle des arbres. Certes, ainsi qu’ils le soulignent dans leur conclusion, de nombreux facteurs peuvent intervenir, comme le niveau de sédimentation dans le fleuve à un moment donné, mais en tout cas, on sait qu’il y a eu des inondations spectaculaires en 1859, 1860 et 1892. En 1865, entre ces deux périodes, donc, une sécheresse pire que celle de 2023 s’est également produite. Alors que la planète Terre était supposément plus fraîche…

Cette « Sécheresse oubliée », ainsi qu’ils l’appellent, a justement pu être établie grâce à l’exiguïté des cernes de croissance des arbres. Un graphique de relevés réalisé à partir de ce même type d’observation pour l’Amazonie orientale entre 1790 et 2016 montre que d’autres sécheresses remarquables se sont produites en 1791, 1795, 1804, 1825-26, 1839, 1876 et 1877. C’est à peine moins que la petite dizaine de sécheresses similaires enregistrés par voie instrumentale, celles-là, entre 1900 et 2016.

 

Le « changement climatique » n’a pas pu causer les sécheresses du 19e

La variabilité des « extrêmes humides » a été plus grande au cours de la première période, les fluctuations ayant été plus régulières et un peu moins amples depuis 1902.

En tout cas, les valeurs record ont toutes été observées avant cette date.

En attribuant principalement la sécheresse de 2023 au réchauffement climatique, note climaterealism.com, les grands médias se sont montrés complices d’un « discours climatique spécifique autour de conditions qui s’aggravent plutôt que d’examiner les faits et l’histoire dans leur entièreté, et de mettre les événements actuels dans leur contexte ». Contexte qui comprend notamment le phénomène du cycle El Niño-La Niña et un autre « facteur contribuant, la déforestation qui modifie le schéma des précipitations ».

 

Anne Dolhein