On sait que nombre d’hommes – et de femmes, ne les oublions pas… – politiques parlent pour ne rien dire, mais pour simplement paraître, et peut-être progresser. Certains disent même n’importe quoi. Et ce n’est pas parce qu’ils accèdent aux plus hautes (?) fonctions gouvernementales que cela y change quelque chose. Ainsi Ségolène Royal vient-elle de déclencher une polémique autour du Nutella, en prétendant ainsi lutter pour la planète et le climat. A croire que François Hollande continue à lui tourner la tête…
Invitée lundi soir du « Petit Journal » de Canal+, Ségolène Royal avait pris pour cible le produit mondialement connu de la société italienne Ferrero au motif qu’il fallait défendre la préservation de la planète. Le ministre de l’Ecologie et du Développement durable avait ainsi lancé : « Il faut replanter massivement des arbres, parce qu’il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella, par exemple, parce que c’est de l’huile de palme. »
Ségolène Royal contre Nutella
Je ne sais si c’est le fait du réchauffement climatique, mais manifestement Ségolène Royal avait attrapé une insolation. Classer le Nutella – ou la Nutella, en Italie – entre le réchauffement climatique et la pollution, ou n’importe quel autre problème écologique, ne relève même plus de l’idéologie, mais de la bêtise.
Il est vrai, à la décharge, peut-être, de Ségolène Royal, que l’ONG environnementale World Wide Fund for Nature affirme que la production d’huile de palme, en hausse constante, « menace les derniers joyaux de biodiversité de notre planète ». Pour faire court, le pot de Nutella serait ni plus ni moins à classer parmi les bombes les plus dangereuses : A, H ou N…
Certes, en nombre de pays, la déforestation est un problème. Mais, à ce compte-là, on pourrait s’inquiéter de la consommation de bien d’autres produits.
Une communication sans polémique
Quoi qu’il en soit, l’Alliance française pour une huile de palme durable, dont Ferrero est l’un des membres fondateurs, a condamné mercredi les propos de Ségolène Royal, soulignant, dans un communiqué, le contrôle très strict qui est celui des ses membres en ce qui concerne leur approvisionnement.
« C’est pourquoi, précise l’Alliance, nous déplorons que ces efforts collectifs ne soient pas encouragés et valorisés par le gouvernement français à l’instar du gouvernement néerlandais, dont l’ambition est d’obtenir 100 % d’huile de palme certifiée durable en Europe d’ici 2020. »
Face à la bronca, le ministre n’avait plus qu’à formuler des excuses ; ce qu’il a fait sur twitter – telle est la forme moderne de communication, moins gênante, dans une occurrence délicate, puisqu’elle évite d’avoir à bafouiller.
« Mille excuses pour la polémique sur le Nutella. D’accord pour mettre en valeur les progrès », a donc écrit Ségolène Royal.
Et si l’on réfléchissait, au gouvernement, avant de communiquer ?