WESTERN Les Sept Mercenaires ♠

 
Les Sept Mercenaires est, selon l’anglicisme désormais courant de « remake », un nouveau film reprenant le scénario et le titre d’un film précédent, souvent célèbre. Le remake semble être une mode actuelle, avec des résultats au mieux discutables. Ici il est clair, à notre avis, qu’il aurait mieux valu s’abstenir. L’original de 1960 est infiniment supérieur, bien que déjà remake-transposition d’un film japonais, les Sept Samouraïs (1954), un chef d’œuvre en son genre.
 
L’intrigue de base a été remise au goût du jour : Sept Mercenaires, sept hommes qui se battent contre rémunération, viennent défendre ou tout autant aider à se défendre elle-même, une population opprimée par des hommes mauvais,. Et ce, évidemment, pour le pire. Les Sept Mercenaires désormais respectent scrupuleusement les quotas ethniques : ils comprennent un Latino, un Amérindien, un Noir, un Chinois. Les minorités sont donc majoritaires. Ils forment aussi les caractères les plus positifs, sinon parfaits, de l’équipe. Le Noir est d’ailleurs le chef, serviable, compétent, charismatique, au fond désintéressé, etc.…Les trois Blancs sont plus faibles ou douteux : un ancien soldat confédéré – évidemment, pas un nordiste – est pris d’une crise d’angoisse incongrue, un autre rompt difficilement avec son lourd passé de joueur professionnel – ou même de tricheur – et d’alcoolique, enfin le dernier est surnommé l’ours du fait de son comportement de plantigrade.
 

Les Sept Mercenaires : l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire

 
Quant au chef des méchants, il est absolument odieux, comme il se doit. Mais à l’inhumanité, la cruauté générale, s’ajoutent la pratique d’un capitalisme sauvage méthodique et la pollution délibérée des eaux et des terres. L’économie de prédation, les comportements criminels, existent hélas, mais sont ici avancés sans aucune finesse ou logique. Aussi les Sept Mercenaires sentent la lourde œuvre de propagande, assez insupportable dans son aspect systématique. On échappe de justesse au cowboy homosexuel, héros probablement en réserve pour le remake suivant. Par contre, nouveauté déplorable, non seulement les personnages méchants blasphèment, mais aussi les bons, ce qui n’indique clairement pas un bon esprit.
 
Le genre du western ne brille pas par définition par son réalisme. Mais la capacité, moult fois observée, d’encaisser les balles avant de mourir par des êtres humains qui ne sont pas des superhéros, défie tout de même l’entendement. Enfin, le film est bien long, avec une intrigue très politisée et peu élaborée, donc fort prévisible.
 
Ainsi les Sept Mercenaires est un remake complètement manqué, l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en la matière.
 

Hector JOVIEN

 
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