Shinzo Abe promet une action politique pour faire remonter le taux de natalité au Japon

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A l’issue de la réunion de son cabinet le 12 novembre dernier, le Premier ministre du Japon, Shinzo Abe, a déclaré vouloir attaquer de front la question du renouvellement de la population en proposant une série de mesures en faveur de la petite enfance et des incitations fiscales pour les familles pour faire remonter le taux de natalité. Avec une moyenne de 1,42 enfant par femme, le Japon souffre en effet d’un des plus faibles taux de natalité au monde, loin des 2,1 enfants nécessaire au renouvellement de sa population. A ce rythme, le Japon ne comptera plus que 87 millions d’âmes à l’horizon 2060, au lieu de 127 millions actuellement : c’est un problème politique et social qui exige une action d’ampleur.
 
Le contexte économique difficile explique pour partie cet état de fait : le coût de la vie est élevé au Japon et l’environnement socio-économique est extrêmement concurrentiel. Les familles privilégient un seul enfant – exceptionnellement deux – afin de lui donner les meilleures chances de réussite.
 

Hiver démographique au Japon : Shinzo Abe promet une action politique d’ampleur

 
Ce déficit de naissances qui ne date pas d’hier fait peser une très forte contrainte sur le système de sécurité sociale, notamment à travers le système des pensions qui pourrait imploser à tout moment alors que l’hiver démographique se traduit par le vieillissement de la population. Le Premier ministre en a une conscience aiguë puisqu’il a déjà demandé à ce que les actifs travaillent de plus longues heures – ce qui n’est pas précisément favorable au choix d’avoir une famille plus nombreuse.
 

Remonter le taux de natalité ou voir imploser le système de retraites

 
Les Églises missionnaires catholiques et protestantes, conscientes du problème, ont tenté de proposer des programmes provie. Mais ces tentatives se sont heurtées à la culture ultra-individualiste induite par cette situation ainsi qu’à l’absence de liens forts entre confession religieuse et engagement politique. De fait, les familles nombreuses encore fréquentes il y a cinquante ans, à une époque où l’enfant était encore considéré comme une bénédiction, se font extrêmement rares, même si des exceptions existent, comme le souligne le frère Andrea Lembo de la Mission Pontificale des Missions Étrangères, qui vit au Japon.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle