La simplification de la fiche de paie occulte le socialisme

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Le choc de la « simplification administrative » est aussi une manière de maintenir les salariés dans l’ignorance de ce qu’ils gagnent en totalité, et qui est d’une manière ou d’une autre confisqué par l’Etat. Le bulletin de paie simplifié est entré en vigueur le 1er janvier : en disparaît, purement et simplement, tout le détail des cotisations et autres taxes dites « patronales », tandis que les cotisations dites salariales sont regroupées par grands thèmes comme la santé, la famille, la retraite… Cela ne fait qu’occulter le socialisme galopant dont la fiche de paie est un témoin trop palpable.
 
La nouvelle fiche de paie coûtera moins cher, dit-on, à l’employeur : contre 17,50 et 33 euros par fiche et par mois, en moyenne, aujourd’hui, son prix devrait plafonner à 12 euros par fiche et par mois, ce qui reste important. Economies de papier et d’imprimante, on veut bien : la fiche de paie selon le mode de la simplification administrative ne comptera que 15 lignes obligatoires contre une trentaine actuellement.
 
Ce serait merveilleux si cette modification « sur le papier » correspondait à une moindre complexité des obligations administratives correspondantes. Mais ce n’est pas parce que les multiples caisses et appellations, taxes et cotisations disparaissent des yeux des salariés – et après tout, tout cela était mis en place par des réglages informatiques globaux, compliqués certes, mais au bout du compte automatiques – que les obligations de déclarations et de paiements multiples imposées aux employeurs s’évaporent pour autant.
 

La fiche de paie restera complexe dans les faits

 
Cette complexité réelle et insupportable qui rendait en effet la fiche de paie illisible pour le plus grand nombre reste d’actualité : elle est seulement occultée par les nouvelles règles. Et c’est elle qu’il faudrait réduire.
 
En globalisant les charges patronales qui ne bénéficieront plus que d’une ligne, la nouvelle fiche de paie fait ignorer au salarié les sommes astronomiques qui s’ajoutent à ce qu’il paie déjà à une multitude de caisses par le biais de son employeur.
 
On sait en outre que la distinction entre charges salariales et patronales correspondent est arbitraire : elle permet psychologiquement de présenter au salarié un « salaire brut » largement inférieur à ce que l’employeur dépense pour l’employer, même si techniquement cela répond à la nécessité de répercuter des fluctuations de taux différentes selon que les charges salariales ou patronales sont en cause.
 

Le socialisme, c’est 82% du salaire net pour l’Etat

 
Il serait plus parlant de faire figurer clairement la somme totale dépensée par l’employeur, et le net qui reste à payer effectivement au salarié, sans que ces montants soient noyés dans des masses d’informations incompréhensibles : on pourrait alors vraiment parler du « choc » de la simplification administrative, mais ce serait plutôt un réveil brutal.
 

Simplification ou occultation ?

 
Apprendre que la « protection sociale », à laquelle les Français croient de moins en moins avec la baisse des remboursements d’assurance-maladie et les sombres perspectives des retraites, leur coûte presque autant – environ 82% en moyenne – que leur salaire net, c’est une découverte pratique du socialisme qui ne saurait laisser indifférent. D’autant que ce salaire net va encore servir à financer l’impôt sur le revenu, la TVA, la taxe sur les produits pétroliers, et toute la multitude d’autres impôts et taxes qui fleurissent dans tous les domaines.