La police américaine stockerait un liquide chimique nauséabond, le Skunk (« moufette »), pour contrôler les foules lors des émeutes

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Alors que des manifestants continuent de s’opposer à la police américaine dans les rues de plusieurs villes comme Baltimore, certains services de police commencent à stocker une arme fortement controversée pour contrôler l’agitation provoquée par des civils : un liquide chimique nauséabond très efficace.
 

L’arme chimique de la moufette : un liquide terriblement nauséabond !

 
L’arme en question s’appelle Skunk (« moufette ») : un liquide à l’odeur fortement nauséabonde, techniquement non-toxique mais terriblement dégoûtante, décrite par certains comme un mélange entre les odeurs « d’un animal mort et d’excréments humains ». Sans traitement, son odeur peut demeurer pendant des semaines entières.
 

Les Israéliens ont développé le Skunk ; la police américaine compte l’utiliser lors des émeutes

 
Ce sont les forces de défense israélienne qui ont développé le Skunk en premier, en 2008, pour l’utiliser comme arme de contrôle de la foule contre les Palestiniens, dans la bande de Gaza. Aujourd’hui, l’entreprise d’armement Mistral affirme qu’elle la fournit à plusieurs services de la police américaine.
 

 
Composée de bicarbonate de soude et d’acides aminés, l’arme est officiellement sans danger pour ses victimes : » Vous pouvez la boire, même si vous n’en aurez certainement pas envie » a même affirmé un retraité de l’armée américaine.
 
L’odeur du Skunk peut être neutralisée par un savon spécial, et seulement avec ce dernier. Dans une vidéo tournée par la BBC, un militaire israélien précise même que si l’on tente de laver le produit sans ce savon, les effets en sont démultipliés… Six semaines après son utilisation, le Skunk sera toujours présent dans les airs.
 

Le Skunk est une arme pour contrôler les foules qui fait qu’on se sent « inhumain »

 
Si les Etats-Unis se sont intéressés à cette arme, c’est parce qu’elle est non toxique, contrairement à beaucoup d’autres armes, à commencer par les gaz lacrymogènes.
 
Mais si le Skunk peut sembler une alternative intéressante en zone de guerre, son usage ne manque pas d’inquiéter entre les mains de la police américaine, tout particulièrement lorsque cette dernière entretient de très mauvaises relations avec la population qu’elle est censée servir.
 
Cette arme pourrait permettre de disperser des manifestations violentes et dangereuses pour la police en quelques minutes et non plus en plusieurs heures, certes ; mais les témoignages de ceux qui ont subi des tirs de Skunk sont clairs : pour l’un des Palestiniens interrogés, le produit fait qu’» on se sent inhumain ».
 

Après le poivre, le Skunk pour la Manif pour tous

 
Il y a effectivement quelque chose de particulièrement cauchemardesque à son utilisation dans le contexte d’une ville américaine : il n’existe aucune méthode plus efficace de déshumaniser quelqu’un que de le rendre répugnant à ses propres yeux. C’est pourtant exactement ce qu’engendrerait l’usage du Skunk. C’est également un moyen de souiller les lieux de rassemblement, les maisons et de maintenir une foule à sa guise. Le contrôle des foules par des moyens non létaux progresse à mesure que la démocratie et la liberté disparaissent et que les possibilités de s’opposer à la dictature se réduisent.
 
Si le Skunk « sent » l’acte de guerre, c’est sans doute parce qu’il s’agit bien une arme … non létale.
 

Béatrice Romée