Société sécularisée : la haine anti-chrétienne explose

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Une forte hausse des actes de haine anti-chrétienne (harcèlements, menaces, attaques physiques) a été relevée en 2023 par l’Observatoire de l’intolérance et des discriminations contre les Chrétiens en Europe (OIDAC) dans 35 pays d’Europe, la France (où le poids du laïcisme et de l’immigration musulmane est particulièrement fort) cumulant près de la moitié des cas, suivie par le Royaume-Uni et l’Allemagne. Des données corroborées par un rapport de la fondation Pontificale ACN, anciennement Aide à l’Eglise en Détresse. Les analystes établissent un lien avec l’idéologie d’une société massivement sécularisée, à laquelle des chrétiens trop tièdes et parfois mal formés ne savent ni n’osent s’opposer.

 

L’Europe frappée par une haine anti-chrétienne croissante

L’OIDAC relève, outre les actes violents, des discriminations « au travail et dans la vie publique menant à une auto-censure croissante chez les chrétiens en Europe ». Et de relever notamment des interdictions de processions, les chrétiens étant ciblés dans « l’expression pacifique de leur croyance » en particulier dans les « zones tampon » britanniques. Or ces attaques, selon l’ACN, sont souvent le produit d’une haine anti-chrétienne venant des idéologues anti-chrétiens qui structurent la société sécularisée. Le rapport note une « augmentation considérable » de telles attaques qui sont « généralement portées par des membres de groupes pro-avortement, pro-féministes ou qui promeuvent la théorie du genre, sur des membres de communautés religieuses ».

 

La haine explose dans une société antichrétienne

En Amérique latine, l’ACN relate toutes sortes d’agressions anti-chrétiennes et donne la parole à la présidente d’un groupe de prière de chrétiens hispanophones, Polonia Castellanos : « Quand des catholiques, et des chrétiens en général, sont attaqués et humiliés, il ne se passe rien, alors que s’il s’agissait d’autres groupes, la réaction serait immédiate. C’est en partie notre faute, car nous avons permis aux autres de nous insulter et de nous humilier sans rien faire, et c’est pourquoi nous avons atteint cette situation extrême, qui devient dangereuse. » Le nouveau partenaire espagnol de l’ACN, ACI Prensa, évoque notamment l’ignoble parodie LGBT de la Cène lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024, modèle de haine anti-chrétienne à travers « l’art », les médias et le sport.

 

La tolérance, hypocrisie d’une société sécularisée

Le représentant d’ACI Prensa, Marcial Padilla donne une analyse sans faiblesse de la situation : « Historiquement, des groupes politiquement et idéologiquement dominants ont voulu rééduquer la société pour en éliminer la présence du catholicisme, aussi bien dans l’éducation, les coutumes, l’art, et les moindres traces dans la loi inspirées par les principes de la foi chrétienne. » Pour lui la société ainsi sécularisée professe une grande « tolérance pour ceux qui se moquent de la foi mais de l’intolérance pour l’expression de la foi. Autrement dit, au nom de la liberté d’expression, la foi catholique peut être ridiculisée, mais au nom du caractère sécularisé de l’Etat, elle ne peut pas être librement exprimée et célébrée par la communauté ».

 

La haine dans l’Espagne anti-chrétienne

Pour Jean Manuel Gongora, prêtre du diocèse d’Alméria, « nous vivons des temps adverses », ce qui explique « le nombre croissant des profanations d’hosties et la violence anti-chrétienne ». Et d’en tirer cette conclusion d’ensemble : « L’ingénierie sociale que nous avons subie depuis des décennies a peu à peu accru notre tolérance aux offenses. Et depuis que le PSOE est venu au pouvoir en 2018, le Premier ministre Pedro Sanchez a fait passer plusieurs lois qui sont très nuisibles à la foi catholique, sur la mémoire historique, l’avortement, l’euthanasie. » De manière précise, Gongora déplore « la tentative du gouvernement et de ses soutiens parlementaires d’abroger la qualification d’atteinte aux sentiments religieux, définie par l’article 16 de la Constitution espagnole et inclue dans le code pénal ». Et la loi n’est pas tout : « En même temps, la grande majorité des médias nourris par la publicité institutionnelle, en accord avec une constellation d’associations affiliée à la gauche progressiste, sont les collaborateurs nécessaires qui répètent le discours et la propagande guidée par l’idéologie sécularisée et anti-chrétienne. »

 

Financer la haine anti-chrétienne avec l’impôt des chrétiens

Il ne faudrait pas croire que cela se limite au domaine des idées. Pour Polonia Castellanos, la situation en Espagne et dans le reste de l’Europe se dégrade vite : « C’est plus que préoccupant, c’est dangereux, les attaques anti-chrétiennes n’augmentent pas seulement en nombre mais en gravité. L’Europe, qui s’est construite sur des fondements chrétiens, oublie son identité, persécute les chrétiens et impose des idéologies anti-chrétiennes. (…) Le plus alarmant est que beaucoup de ces atteintes anti-chrétiennes sont le fait d’institutions ou d’hommes publics. Aussi, non seulement ces actes anti-chrétiens ne sont pas poursuivis, mais nous finançons par nos impôts des gens qui se consacrent à nous insulter, alors qu’ils devraient d’abord respecter tous les citoyens. »

 

La réaction chrétienne est nécessaire dans une société sécularisée

A l’autre bout du monde hispanophone, Alberto Gonzalez Caceres, président du Centre Saint Thomas More d’études juridiques déplore que pour la majorité de la population, la liberté de pratiquer une religion n’est pas pertinente parce que « la religion est devenue presque une manifestation culturelle secondaire, sauf quand les gens vivent une situation désespérée, comme au Nicaragua, en cas de calamités. Je le dis avec une grande tristesse. Maintenant, pour ceux qui pratiquent vraiment leur foi, il est écrasant d’éprouver la forte censure des médias contre toutes formes de pratique religieuse, de même qu’il y a une stigmatisation sociale contre toute idée d’orthodoxie ». Pour lutter contre le rouleau compresseur anti-chrétien de la société sécularisée, il propose deux actions concrètes : « La première est de prier beaucoup, la seconde est de s’éduquer soi-même par le catéchisme et la doctrine catholique. (…) Le résultat dépendra des catholiques eux-mêmes. » Voilà un discours qu’on aimerait entendre aussi en français. Et dans la hiérarchie catholique française.

 

Pauline Mille