Le prochain sommet des Amériques pourrait bien révéler un nouveau signe de la perte d’influence des Etats-Unis dans le monde. Les dirigeants des Etats-Unis, du Canada et de l’Amérique latine se réuniront les 10 et 11 avril prochain pour le 7e sommet des Amériques au Panama, afin de parler des différents problèmes qui touchent aujourd’hui l’hémisphère ouest. Les pays d’Amérique latine ont déjà prévu de contrer leur voisin septentrional sur plusieurs plans.
 
Au programme, les relations entre Cuba et les Etats-Unis récemment détendues après des décennies de gel des relations diplomatiques. Les observateurs ont d’ailleurs qualifié ce sommet d’ « historique » en raison de la présence de Cuba pour la première fois depuis 1962.
 

Ernesto Samper : les Etats-Unis doivent fermer leurs bases militaires en Amérique latine

 
Tout n’est pas au beau fixe pour autant. Il y a un sujet délicat que les pays membres comptent bien aborder : la demande faite au gouvernement américain de fermer toutes ses bases militaires en Amérique latine, qui n’en est d’ailleurs pas à sa première édition.
 
« C’était lié à la guerre froide », a expliqué l’ancien président colombien Ernesto Samper, également secrétaire général de l’Union des Nations sud-américaines (l’une des nombreuses organisations régionales qui excluent les Etats-Unis et le Canada) : « Nous devons tourner le dos aux relents du passé, et tout particulièrement la politique unilatérale. Les bases n’ont plus lieu d’être et doivent être fermées. »
 

Sommet des Amériques : contrés, les Etats-Unis perdent de leur influence

 
Les Etats-Unis disposent aujourd’hui de bases militaires à Cuba, au Brésil, à Puerto Rico et au Honduras.
 
Mais Ernesto Samper et d’autres responsables d’Amérique latine ont également critiqué les Etats-Unis après que l’administration Obama a récemment qualifié le Venezuela de « menace pour la sécurité ». Les Etats-Unis avaient alors mis en place des sanctions contre sept personnalités du Venezuela, ce qui avait soudainement refroidi les relations avec Cuba…
 
« Les Etats-Unis ne comprennent pas qu’aucun pays ne peut prétendre dicter la conduite d’un autre. Aucun pays n’a le droit d’en juger un autre et d’imposer, seul, des sanctions unilatérales », a déclaré Samper. Une critique virulente à l’égard de la politique très interventionniste des Etats-Unis.