Sondage : l’image de l’islam se dégrade en France et en Allemagne

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Paris : vue extérieure de la Grande Mosquée.

 
Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, l’image de l’islam se dégrade de part et d’autre du Rhin. En France comme en Allemagne, « incivilités », violences, prolifération de la communauté musulmane produisent un sentiment de malaise : celui de n’être plus chez soi. Comment se croire en France, en effet, lorsque l’on traverse certains quartiers, notamment parisiens, d’où le « titi » semble avoir radicalement disparu, y compris des mémoires ? On a vite fait d’attribuer ce sentiment de moins en moins diffus, de plus en plus vif, à une droite qu’on prend un malin plaisir, pour la disqualifier, de nommer « extrême ». Or ce sondage le montre, les électeurs de gauche le partage désormais eux aussi.
 
C’est manifestement le principal enseignement de ce sondage réalisé du 14 au 18 avril. Un chiffre en dit plus long que tous les commentaires. Si les électeurs du Parti socialiste étaient 39 %, en 2010, à trouver la place de l’islam « trop importante » dans notre pays, ils sont désormais 52 % à le penser. Et peut-être à le manifester. Avis à François Hollande, et au candidat de la gauche pour l’élection présidentielle de 2017 !
 

Les résultats du sondage : l’image de l’islam se dégrade

 
Si l’on considère ce qu’en pense l’ensemble des Français, ces chiffres, pour les mêmes années, passent à 55 % et 63 %. Une chose est sûre : le différentiel entre le pourcentage socialiste et le pourcentage Français n’est guère élevé, contrairement à ce qu’une idée habituellement reçue tendrait à faire croire.
 
Les graphiques du sondage sont eux aussi assez parlant. Ils montrent que les Français sont aujourd’hui 68 % à penser que « les musulmans et les personnes d’origine musulmanes ne sont pas bien intégrés dans la société ». De l’autre côté du Rhin, les Allemands sont 71 % à le penser.
 
On peut se reporter au sondage pour une lecture plus complète de cette évolution d’un état d’esprit. En cette période d’état d’urgence découlant d’attentats récents et de procès de djihadistes, notons tout de même que 47 % des Français pensent que la « présence d’une communauté musulmane est plutôt une menace », 19 % estiment au contraire que cette présence est « plutôt un facteur d’enrichissement culturel », et 34 % qu’elle n’est « ni l’un ni l’autre ». En Allemagne, ces chiffres sont respectivement de 43 %, 20 %, et 37 %.
 

La France et l’Allemagne rejoignent le camp des contestataires

 
On retiendra donc que les pays de l’est de l’Union européenne ne sont plus les seuls à exprimer une telle défiance de l’islam. En ce qui concerne l’Allemagne, on notera d’ailleurs que l’ancien chancelier Helmut Kohl a pris, récemment, le contrepied d’Angela Merkel sur ce sujet, en apportant au premier ministre hongrois Viktor Orban, qu’il a été jusqu’à rencontrer, un soutien manifeste.
 
Il n’est pas précisé, semble-t-il, si les citoyens de religion musulmane ont été interrogés à l’occasion de ce sondage. Rien ne laisse supposer que ça n’a pas été le cas. Ce qui laisserait penser que le résultat pourrait être plus significatif encore. Il n’est pas de coutume, en effet, de demander aux gens concernés de répondre aux questions les concernant…
 

Une critique de gauche

 
Dernier constat qui n’est pas sans importance : il n’est nulle question de racisme dans tout cela, comme cela est habituel depuis des décennies quand ce sujet est abordé pour distinguer la droite de la gauche. Dans la mesure où cette dernière rejoint le rang des critiques, il a sans doute été jugé plus prudent de modérer le langage des commentaires. D’autant que, au final, cela reviendrait à critiquer la grande majorité de l’ensemble des citoyens appartenant à l’Union européenne !
 

François le Luc