Avec Hidalgo le socialisme ploutocratique impose son ordre moral à Stanislas

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Le ministre de l’Education Nationale, Amélie Oudéa-Castéra met ses trois enfants au collège catholique Stanislas et s’en est justifiée par les absences insupportables de professeurs dans le public. Cela a remué le panier de crabes parisien pendant une semaine, mais était-ce une « maladresse » comme on le dit aujourd’hui ? Ou plutôt un élément d’une campagne totalitaire visant à faire plier un établissement qui n’obéit pas encore au nouvel ordre moral ? Sur dénonciation de Médiapart dirigé par le trotskiste Edwy Plenel, une enquête administrative avait été menée par Gabriel Attal, l’ancien ministre de l’Education nationale et nouveau Premier ministre. Le maire de Paris, Anne Hidalgo en a pris prétexte pour priver Stanislas de subvention municipale, dans un geste caractéristique du socialisme ploutocratique pratiqué par une République soucieuse de s’assurer le monopole des formations donc des valeurs.

 

Stanislas : la fausse maladresse du ministre

Dans l’affaire Oudéa-Castéra, il y avait deux points : ce qu’elle a dit de l’Education nationale, et la fréquentation de Stanislas par ses enfants. Une fois dégagé le foin des emportements et arguments de controverse, le socialisme bobo lui a reproché de choisir un établissement bourgeois, et les profs de dénigrer leur enseignement. Elle s’est excusée et a juré, la main sur le cœur, qu’elle se tiendrait toujours du côté de l’enseignement public, qu’elle a elle-même suivi enfant. Tout est bien qui finit bien, d’autant plus que le bon peuple lui garde reconnaissance d’avoir dit la vérité sur l’état de l’école en France, ses pannes, ses résultats : car c’est un fait que la sécurité, l’autorité l’ont désertée, en même temps que les savoirs qu’on y dispense régressent, comme le montrent les classements internationaux comparatifs. Et bien que les plus enflammés des militants gauchistes réclament sa démission, elle a en fait satisfait toutes les parties.

 

Le monopole de la République sur l’école et la morale

Tout en faisant carton plein, paraissant ici lucide et courageuse, plaidant là la maladresse, Mme Oudéa-Castéra fait son métier. C’est-à-dire qu’elle continue la politique de la République à l’école. Or celle-ci n’a jamais varié depuis 1879. Ni Ferdinand Buisson, Paul Bert, Jules Ferry, Clemenceau, Emile Combes, Pierre Waldeck-Rousseau, ni Vincent Peillon, Pap N’Diaye ou Amélie Oudéa-Castéra n’ont laissé planer la moindre ambiguïté à ce sujet : le premier objectif de l’école est de former des petits républicains, même si les hussards noirs y ajoutaient la lecture, l’écriture, le calcul et les leçons de choses, aujourd’hui devenus facultatifs. Quand Emmanuel Macron nous a parlé l’autre soir d’uniforme, de Marseillaise à l’école, de rituels et de symboles, il n’a pas dit autre chose. Le propos de l’école, c’est la République, ou, comme il l’a encore précisé : l’ordre dans la liberté et la liberté dans l’ordre.

 

Pas de liberté pour les ennemis du nouvel ordre moral

Il y aurait beaucoup à dire sur cet ordre et cette liberté, et il n’est pas impossible que je le fasse prochainement, mais chacun aura compris qu’il ne s’agit pas de l’ordre naturel ni de la liberté des enfants de Dieu. Chacun a pu constater que Gabriel Attal a commandé en février 2023 un rapport sur le collège Stanislas, bouclé en août 2023, comme l’a expliqué sur France 2 Amélie Oudéra-Castéra qui ajoute : « Aussitôt Gabriel Attal (alors ministre de l’Education) a demandé au rectorat et à l’Inspection générale de suivre un plan d’action qui fait presque 15 mesures. » Et le nouveau ministre annonce qu’elle sera sans pitié pour d’éventuels errements, sous la direction de son Premier ministre et prédécesseur rue de Grenelle : le plan « sera suivi avec toute la rigueur nécessaire ». Elle se place ici explicitement dans la continuité de l’action gouvernementale, ou, pour être plus exacte, systémique.

 

Chronologie longue de l’attaque contre Stanislas

Comment en effet, du point de vue de la chronologie, l’attaque contre Stanislas a-t-elle été montée ? Le rapport commandé par Gabriel Attal, fruit lui-même de l’école alsacienne, hyper-snob et protestante, n’est pas tombé du ciel en février 2023, et la « fuite » ménagée par Médiapart sur ce rapport le 16 janvier n’est pas fortuite non plus. C’est le résultat d’un processus patient lancé par l’extrême gauche. Tout commence par une enquête de… Médiapart intitulée « L’univers sexiste, homophobe et autoritaire de Stanislas, le “meilleur” lycée de France », à l’aide de « nombreux témoignages et documents obtenus par Médiapart », racontant notamment les « humiliations » et les « souffrances » censément vécues par les élèves. Il s’agit donc d’une campagne de délation relayée par Gabriel Attal à l’Education nationale qui aboutit à un « plan » mené par Gabriel Attal Premier ministre.

 

Socialisme, morale et chasse en meute

Mais les journalistes d’extrême gauche et le gouvernement présidé par Emmanuel Macron ne sont pas les seuls dans le circuit. Le 17 janvier, le lendemain des fuites publiées par Médiapart dans son nouvel article, Hidalgo coupait les vivres à Stanislas. Un communiqué de la ville de Paris expliquait : « Après avoir pris connaissance par voie de presse du contenu d’un rapport d’enquête administrative de l’Inspection générale de l’Education, (la Ville de Paris) a décidé de suspendre le financement de l’établissement (…) à titre conservatoire, dans l’attente des clarifications requises de la part de l’Etat. » Etrange promptitude ! Il semblait prudent au contraire, au lieu de se fonder sur une simple fuite, d’attendre une condamnation officielle avant de priver un lycée sous contrat de sa subvention municipale (1,3 million). Le directeur de Stanislas a réagi : il indique qu’il tiendra compte des « préconisations du rapport » et affirme que « les inspecteurs généraux ne confirment pas les faits d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme mis en avant par les articles de presse », mais il perd sa peine. Anne Hidalgo reste implacable. En matière scolaire la présomption d’innocence fait peut-être place à la présomption de culpabilité !

 

Le chantage grossier du socialisme ploutocratique

Ici se manifestent à la fois la manière et l’intention du système. Depuis soixante ans, il était de bon ton de dénoncer l’ordre moral et de dynamiter la morale dite bourgeoise, Libé, le Monde et l’Obs le certifiaient. Aujourd’hui ces mêmes piliers du désordre sont devenus des piliers de l’ordre. On ne badine pas avec les nouveaux péchés que sont « l’homophobie », le « sexisme » et « l’autoritarisme ». Il faut que tout le monde l’admette, y compris dans les forteresses bourgeoises et catholiques. Or la République, son gouvernement, ses collectivités locales, et la ville de Paris n’en est pas la moindre, se sont assuré le quasi-monopole de fait de l’enseignement, et surtout, par le biais d’une soumission globale au socialisme, du nerf de la guerre. Par le chantage à l’argent, elle exerce donc son pouvoir et incite les récalcitrants à se réformer selon ses vues. Pas d’arc-en-ciel, pas de fric ! Le socialisme ploutocratique a fait des subventions la clef de sa voie dorée vers la société totalitaire qu’il planifie.

 

Pauline Mille