Les djihadistes de nationalité suédoise qui choisiront de revenir du Proche-Orient en cessant de collaborer avec État islamique vont se voir proposer nombre d’aides, allocations et autres logements sur le dos du contribuable dans diverses municipalités de Suède, comme la ville médiévale de Lund. Les discussions y vont bon train autour de la « réintégration » des combattants alors que l’on parle partout de la probable chute de Mossoul, et du non moins probable retour au pays des soldats d’Allah désœuvrés.
Si la Commission européenne a déjà mis en garde contre les risques de voir ces jeunes continuer le djihad dans les pays d’Europe, en Suède, on est plutôt optimiste. Les autorités de Lund, par exemple, qui ont déjà eu affaire à des combattants de retour, estiment que ceux qui font défection doivent être traités exactement comme ceux qui quittent le crime organisé, même s’ils ont été idéologiquement enrôlés dans des groupes salafistes.
Logement, permis de conduire, remise de dette : le contribuable paiera !
C’est pour le moins commettre une erreur de perspective : il y a une différence entre s’engager dans le crime organisé pour en tirer un profit matériel et l’enrôlement au service d’un islam dur où l’attentat suicide fait partie du quotidien…
En Suède, on raisonne en amis de l’humanité. Les djihadistes sans bataille ont des besoins aussi : dès leur retour, on tentera de les évaluer par le biais des pouvoirs publics, en attendant de leur apporter une aide matérielle pour le logement, emploi et l’assistance quotidienne.
La coordinatrice contre l’extrémisme de Lund, Anna Sjöstrand, a ainsi déclaré dans un entretien avec la radio suédoise : « Il y aura sans doute des critiques mais je pense qu’ils doivent obtenir la même assistance que celle donnée à d’autres personnes qui nous la demandent. Nous ne pouvons pas dire que parce que vous avez fait un mauvais choix, vous n’avez pas le droit de revenir pour vivre dans la société qui est la nôtre. »
Cette attitude est fondée sur un rapport public de la Coordination nationale contre l’extrémisme violent, sur la réintégration des terroristes à l’aide des fonds publics.
Les djihadistes de retour de Syrie attendus à bras et portefeuille ouverts à Lund
Son auteur, Christoffer Carlsson, a ainsi déclaré : « C’est une simple question d’affaires économiques et matérielles. Si vous devez réintégrer le marché de l’emploi, il se peut que vous ayez besoin d’un permis de conduire, de l’apurement de vos dettes. Lorsque ces personnes quittent (les groupes extrémistes), elles veulent passer à autre chose, mais si elles n’ont pas les moyens de le faire, ce sera difficile pour elles de réaliser leur projet. »
Le marché est simple, et il s’adresse aux Suédois de souche : sans le soutien financé par le contribuable suédois, « Il y a un fort risque que les djihadistes ne réussiront pas à quitter l’environnement extrémiste et qu’ils y retomberont. »
Un logement, des leçons gratuites pour obtenir le permis de conduire sans débourser un centime, l’effacement des crédits restant à payer : voilà ce que l’on veut offrir aux « repentis », dont personne n’imagine d’ailleurs que l’on puisse prétendre vérifier leur sincérité avant de les couvrir de deniers publics.
La Suède refuse de percevoir la réalité de l’islam et du djihad
Plusieurs autres villes suédoises envisagent d’adopter l’approche recommandée par Carlsson : Borlänge, Malmö et Örebro.
Cette dernière municipalité a pourtant une amère expérience : au début de l’année, elle avait proposé stages et formations à deux hommes qui avaient combattu aux côtés de l’Etat islamique en Syrie. Les deux djihadistes avaient sans doute écouté poliment, mais en définitive ils sont repartis pour la Syrie où ils ont été tués au combat.
Il est au contraire certain que la promesse de l’assistance matérielle d’un Occident méprisé ne peut détourner les jeunes islamistes de leur propos. Comme le note Magnus Norell, spécialisé dans la recherche sur le Proche-Orient et le terrorisme, les autorités devraient se méfier avant de traiter l’islamisme comme n’importe quel autre type d’extrémisme. Renoncer à punir les terroristes ne pourra qu’encourager d’autres à s’engager dans le djihad, avertit le chercheur.
Et forcément, les allocations et autres aides perçues comme des gratifications ne pourront qu’augmenter l’exaspération des autochtones. Une prise de conscience ? Ce sera toujours ça de pris.