En Suisse aussi, des juges laïques contre l’école catholique

Suisse juges école catholique
Le couvent St Katharina

 

Il n’y a plus d’Alpes : la rage laïque a saisi la Suisse et les juges, prétoriens de la révolution, s’arrogent le droit de condamner l’école libre, privée, au nom de leur conception idéologique de la société. Le Tribunal fédéral siégeant à Lausanne a retiré à l’école catholique de filles Saint Katharina de Wil (Canton de Saint-Gall) la possibilité de recevoir des fonds publics, en considérant qu’étant catholique et réservée aux filles, elle pratique la discrimination. Il y a une certaine logique à cela, poussée à l’extrême, l’idéologie du genre oblige toute institution à la mixité. Mais d’un autre côté, toute frontière entre les genres étant interdite et les deux genres communicant ad libitum selon bon plaisir de leurs membres, la mixité n’a plus d’objet. Ces contradictions n’ont pas empêché les juges fédéraux de condamner l’école catholique et le couvent dont elle dépend.

 

L’idéologie laïque des juges hait tout ce qui est catholique

L’arrêt décide que la convention par laquelle la commune de Wil a financé la scolarisation des élèves de sexe féminin dans cette école libre d’inspiration catholique est inconstitutionnelle, puisqu’elle violerait principe de neutralité religieuse et une discrimination fondée sur le sexe. La chambre responsable de ce jugement au Tribunal fédéral, dominée par la gauche et les Verts, a rendu un arrêt allant à l’inverse de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière analogue. Le 18 mars 2011, par exemple, elle a décidé que l’apposition d’un crucifix dans une salle de classe n’est pas contraire à la liberté de conscience et de croyance. Elle a également décidé que les décisions dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement relèvent de la compétence des Etats contractants. En Suisse, l’éducation relève directement des cantons, qui agissent en véritables Etats.

 

Ingérence dans les cantons contre l’ordre fédéral suisse

Cet arrêt constitue donc une ingérence dans les compétences des cantons, en contradiction avec la structure fédérale de l’Etat suisse. Un éditorialiste suisse d’origine iranienne, Reza Rafi, rédacteur en chef du SonntagsBlick, y voit un « auto-démantèlement » de l’Occident. Il révèle sans ambiguïté le préjugé anticatholique qui s’est exprimé par le passé dans d’autres décisions des juges fédéraux. Notamment le 11 décembre 2015. Durant l’année scolaire 2016/2017, une fillette musulmane s’était rendue dans un autre établissement scolaire, St Margrethen, portant le hijab. La directrice lui avait appliqué le règlement de l’école interdisant tout couvre-chef pendant les cours. Les parents ont porté l’affaire devant le Tribunal fédéral. Alors que l’école soutenait qu’ils plaçaient la charia au-dessus de l’ordre juridique suisse, le Tribunal fédéral a jugé que l’interdiction du foulard dans l’enseignement de l’école publique était illégale.

 

Le triple crime de l’école, catholique, féminine, efficace

Dans le cas de St Katharina, le même préjugé a conduit les juges à une erreur de fait. Ils ont écrit dans leur communiqué de presse que l’établissement est une « école publique », ce qui est faux : c’est une école catholique privée sous contrat. Elle suit les programmes scolaires de l’Etat, en échange de l’aide du canton de Saint Gall qui précise dans sa loi qu’elle « est dirigée selon des principes chrétiens ». La décision du tribunal fédéral est donc contraire tant à la loi suisse qu’à la jurisprudence européenne. C’est une décision idéologique inspirée par une conviction politique anticatholique. L’école de St Katharina a trois défauts aux yeux des juges arc-en-ciel : elle est catholique, elle est réservée aux filles, et elle jouit depuis deux siècles d’une excellente réputation en Suisse. Inexpiable !

 

Pauline Mille