Le docteur vétérinaire Alain de Peretti interrogé par Armel Joubert des Ouches
Dans quelques heures, l’association française « Suivez le Coq » va lancer une grande campagne de promotion en faveur des bouchers de l’Hexagone. Victimes de nombreux scandales, souvent montés en épingle et qui ont eu lieu ces trois dernières années en France – campagne contre les abattoirs, scandales sanitaires à répétition, viandes avariées, intoxications alimentaires, véganisme, etc. – les Français ont globalement boudé la viande. Résultat ? Une baisse sensible de la consommation et de gros manques à gagner pour la profession. Mais ce n’est pas tout.
Une profession victime du halal ?
Depuis déjà des années, et c’est le cas de l’ensemble des commerces de proximité, les artisans bouchers ont fait les frais d’une implantation anarchique des moyennes et grandes surfaces partout sur le territoire. Une concurrence impossible à tenir qui a obligé nombre d’entre eux à fermer leurs portes. Autre élément de taille ces derniers temps, la poussée spectaculaire de la viande halal sur les étals français (voir notre enquête « Viande halal, ce que l’on cache aux consommateurs »). Sous la pression d’un lobby manifeste, face au laxisme des politiques, beaucoup d’abattoirs français ont peu à peu abandonné l’abattage traditionnel sans souffrance, au profit de l’abattage halal dont on sait pourtant les risques qu’il comporte pour le consommateur !
Dans les poubelles… du palais Bourbon !
En juillet 2014, l’ancien député Les Républicains Nicolas Dhuicq avait déposé un projet de loi réclamant un étiquetage spécifique sur la viande halal, estimant, à juste titre, que la transparence était inexistante. Nicolas Dhuicq n’avait eu de cesse de déposer des amendements à l’Assemblée Nationale. Ces amendements ont dû finir… dans les poubelles du Palais Bourbon. Rien n’a bougé depuis. C’est donc cette absence de clarté, c’est cette généralisation de l’abattage halal qui a nettement contribué à dégrader l’image des artisans bouchers et un remplacement progressif des bouchers traditionnels dans certains quartiers.
« Suivez le coq ! »
« Certains ont parfaitement compris que le halal était un marché porteur, explique Alain de Peretti, membre de l’association « Suivez le coq ». Mais c’est oublier un peu vite, ajoute-t-il, que le halal est contraire aux traditions françaises. C’est également oublier que le halal présente un risque majeur d’introduction de la charia dans notre pays. D’où la campagne de promotion visant à redorer l’image de la viande traditionnelle. Publicité dans la presse, envoi de plusieurs dizaines de milliers de mails, intervention dans les médias, l’association qui a déjà écrit à quelques 10 000 bouchers souhaite faire revenir le consommateur devant leurs étals. Plus de 300 boucheries-charcuteries sont déjà capables de certifier au consommateur que les produits vendus proviennent d’élevages dont les animaux ont été abattus de façon traditionnelle. Une campagne qui peut porter ses fruits. On sait en effet que 70 % des français seraient opposés au halal. »